[Critique] 9 mois ferme (Albert Dupontel)

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Albert Dupontel revient toujours aussi déjanté dans 9 mois ferme, une comédie qui unit les problèmes de couple et de justice avec brio.

Juge de distraction

Le titre du film résonne comme une sentence, mais ce n’est pas celle que l’on attend malgré que le cadre soit celui de la justice. Neuf mois, c’est la durée d’attente moyenne d’un heureux événement pour une femme. Mais rien d’heureux pour Ariane Felder (Sandrine Kiberlain), juge consacrée entièrement à son travail, qui n’aurait jamais imaginé que sa chaste existence puisse la conduire à tomber enceinte. Il y a pourtant eu un dérapage, le soir du nouvel an. Ariane, plongée dans ses dossiers, accepta une petite coupe face à des collègues surexcités et pressants. La suite de la soirée ? Tombée dans l’oubli. Soupçonnant un temps un collègue d’être le père, les bandes de vidéo-surveillance des rues parisiennes ainsi qu’une recherche ADN mènent à la terrible conclusion qu’Ariane attend un enfant de Bob Nolan (Albert Dupontel), cambrioleur écroué pour avoir sauvagement agressé un vieil homme l’ayant surpris. Avec ces deux personnalités antagonistes, Dupontel n’éprouve aucune peine pour provoquer des situations comiques par le gouffre culturel et intellectuel entre la femme de loi et l’as des serrures, d’autant plus que le duo fonctionne à merveille. Kiberlain s’avère superbe dans l’univers de Dupontel, allant jusqu’à montrer un véritable talent burlesque proche de Chaplin lors de sa fameuse soirée arrosée.

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Toujours sur un mode tenant du cartoon, le réalisateur se montre généreux en cadrages obliques, situations burlesques et personnages haut en couleur. Plutôt éloigné d’un travail satirique, Dupontel chamboule la comédie de couple grâce à ses protagonistes singuliers, non seulement confrontés à la naissance d’un enfant et dépourvus d’attirance mutuelle, mais faisant face également à une affaire criminelle où le désigné coupable pourrait être innocent. L’humour noir, les répliques grinçantes et les gags se relaient sans halte dans une histoire dépourvue de lourdeur par sa courte durée – 82 min, générique compris. Evidemment, tous les effets comiques ne sont pas tous percutants, mais la diversité humoristique dont fait preuve le cinéaste lui permet d’être toujours capable de rebondir. Et 9 mois ferme montre aussi un certain sentimentalisme bienvenu, qui repose surtout sur les épaules de Sandrine Kiberlain. A la fois forte et fragile, épanouie dans son métier mais dans le néant sentimental, Ariane est un personnage féminin qui touche autant qu’elle est capable de faire rire. Source de tous ses maux présents, son ventre abritant un enfant non désiré représente pourtant l’unique issue à un quotidien monotone. Nous invitant à relativiser sur les relations conjugales, le créateur de Bernie trouve dans l’injustice – qu’elle tienne du destin ou d’un tribunal – un terreau fertile pour développer ses idées les plus désopilantes. Une véritable condamnation à la bonne humeur, que l’on accepte sans faire appel.

Remerciements : AlloCiné.

3.5 étoiles

 

9 mois ferme

9-mois-ferme-afficheFilm français
Réalisateur : Albert Dupontel
Avec : Sandrine Kiberlain, Albert Dupontel, Nicolas Marié, Philippe Uchan, Christian Hecq, Bouli Lanners
Scénario de :
Durée : 82 min
Genre : Comédie
Date de sortie en France : 16 octobre 2013
Distributeur : Wild Bunch Distribution


Bande Annonce :

Article rédigé par Dom

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2 commentaires

  1. Superbe, encore une réussite pour Dupontel, surtout la première partie hilarante… 3/4

  2. J’ai adoré ce film !

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