[Cannes 2013] #03 En famille

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Deux films de la compétition officielle, Le Passé et Tel père, tel fils, et deux soirées, au Silencio et à la Villa Schweppes, pour ce troisième et enivrant jour de festival.

Avant propos photographique avec des clichés d’une croisette sous le soleil – une première depuis le coup d’envoi du festival –, et bien que de vilaines averses soient venues gâcher le milieu de journée, il est bien plus plaisant d’aller voir des films quand le soleil vous attend à l’extérieur.

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Après avoir profité de ce temps clément, remis des premières émotions cannoises, j’ai découvert le nouveau film d’Asghar Farhadi, dont le précédent film, Une Séparation, avait connu un vif succès en France.
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C’est à Paris que le cinéaste iranien installe son nouveau récit, qui trouve comme source un divorce. Ahmad (Ali Mosaffa) retrouve Marie-Anne (Bérénice Bejo) à Sevran, afin d’officialiser leur divorce après plusieurs années de séparation. Elle a deux filles, d’un précédent mari, mais Ahmad les traite comme ses propres enfants. Et dans une demeure en chantiers, qui témoigne de l’état de ses protagonistes, il y a Fouad, le fils de son nouveau compagnon, Samir (Tahar Rahim). Une tension est palpable, derrière chaque dialogue, chaque gêne éprouvée par les personnages. Ces retrouvailles, cette plongée dans le passé pour Ahmad cache de profondes blessures chez tout un chacun. Farhadi compose un beau récit sur deux familles en lambeaux, dont il est difficile de déterminer la véritable nature de la fêlure, affectant en premier lieu les enfants. Mosaffa compose un rôle de père de substitution touchant, mais Le Passé perd en intensité dans l’autre versant de sa trame tragique, développant la tentative de suicide de la femme de Samir. Touchant, mais quelque peu trop alambiqué – trop calculé ? –, ce long métrage de Farhadi sonde avec justesse les maux de structures familiales ébranlées. Bejo a gagné en maturité mais son jeu manque encore de force, le grand personnage touchant de ce drame est Ahmad, joué par un Ali Mosaffa sobre mais poignant dans ce retour sur une vie abandonnée, reflux dont il ne peut s’évader sans panser les plaies de ceux qu’il aime.
Le Passé, un film d’Asghar Farhadi, en salle le 17 mai 2013.

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Après un court détour au Palais pour récupérer des dossiers de presse, direction la salle Debussy pour découvrir Tel père, tel fils de Hirokazu Kore-Eda. Première file d’attente au soleil et première place de la rangée « presse jaune ». Malgré la forte affluence des badges supérieurs, je suis parvenu à découvrir ce film que j’attendais énormément et qui s’est montré parfaitement fidèle aux qualités habituelles du cinéaste nippon. Kore-Eda possède cette capacité fantastique de regarder l’enfance avec un regard émerveillé par l’innocence, de provoquer le rire et l’émotion dans des scènes du quotidien d’un naturel bluffant. Mais le monde adulte est aussi traité avec sérieux et intelligence, en captant parfaitement la psychologie parentale, leurs sentiments aussi. Tel père, tel fils, c’est l’histoire d’une erreur à la maternité, échange entre deux garçons qui ne sera découvert qu’au bout de six ans. Les deux familles, toutes deux fort différentes, avec des pères aux tempéraments et carrières en parfaites opposition, sont sous le chocs et sont confrontées à un choix douloureux : garder l’enfant qu’ils ont élevé ou procéder à un échange au nom des liens du sang. L’affaire est délicate, emprunte plusieurs pistes, explore à un même niveau les répercussions sur les mères, les pères, les enfants. Parfois démonstratif, ce long métrage touche par ses acteurs, son élégante mise en scène, et l’émotion qu’il suscite au travers de son questionnement sur la filiation, parcours émouvant et drôle où le rôle de père est analysé en profondeur. Avec ce film, Kore-Eda est, à mes yeux, le premier prétendant à la Palme d’Or.
Tel père, tel fils, un film de Hirokazu Kore-Eda, date de sortie française inconnue.

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A la fin de la projection, l’équipe d’Après la séance recueille les propos de certains festivaliers dans le palais pour leur quotidienne (ci-dessus, de gauche à droite, Marine de 2MuchPoney, Mathieu de Cineshow, Mathieu de Onlike et Jean-Victor de Cloneweb). L’ambiance est galvanisante autour du palais à l’heure de la montée des marches – pour A touch of sin tandis que les spectateurs du Passé quittent le Grand Théâtre Lumière. Les tenues de soirées sont légion, smokings impeccables et robes chics ou extravagantes se pressant auprès du fameux tapis rouge.
La nuit est illuminée par les clubs et les plages, et on pouvait croiser Bertrand Bonello au Silencio, offrant toujours une ambiance tamisée et stylisée, bénéficiant cette année d’un espace avec deux vastes terrasses (photos ci-dessous).

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L’embarras du choix avec les plages, à la Terrazza Martini se tient la soirée de Miele, le film de Valiera Golino. C’est l’équipe de Le Passé qui évolue sur la plage Magnum. A la villa Schweppes (photo ci-dessous), les festivaliers profitent d’un excellent DJ set avant une nouvelle grande journée de cinéma où se côtoieront Jodorowsky, Desplechin, Zlotowksi et les frères Coen.

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Article rédigé par Dom

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