[Test Blu-ray] Coffret Marilyn Monroe

En cette année 2012, qui marque le cinquantenaire de la disparition de Marilyn Monroe, le 5 août, pour être précis, la Fox édite un coffret blu-ray de sept films, dont cinq inédits dans ce format, de la femme qui restera un des plus grands mythes d’Hollywood. Redécouverte de ces oeuvres, allant de Les hommes préfèrent les blondes jusqu’à l’ultime Les Désaxés, qui s’offrent une cure de jouvence en haute définition.

Les hommes préfèrent les blondes (Howard Hawks, 1953)

Le film :

Première grande apparition de Marilyn Monroe dans son rôle de blonde ingénue pour la Fox, Les hommes préfèrent les blondes est une comédie musicale signée Howard Hawks, où le cinéaste s’efface quelque peu pour laisser son duo de femmes dynamiser cette chronique frivole. Lorelei Lee (Marilyn Monroe) et Dorothy Shaw (Jane Russell) sont chanteuses et meilleures amies, voyageant vers la France à bord d’un paquebot où un détective privé, mandaté par le fiancé de Lorelei, surveille de près la promise, attirée par les diamants comme un aimant. Avec son scénario chétif, où l’humour n’est pas suffisamment travaillé, le film repose sur la complicité du duo Monroe/Russell, qui mène la danse avec charme.

3 étoiles

Technique et bonus :

Plus grande trace du grain d’origine pour ce film tourné en Technicolor, présenté au format 1.37:1. Malgré quelques variations colorimétriques dans certains plans, ce bluray affiche des couleurs resplendissantes et des contrastes solides. Le DTS-HD Master Audio 5.1 montre un dynamisme plutôt plaisant, notamment pour les séquences musicales. Canal des voix propre et agréable à tout instant.
3.5 étoiles

Bonus : Movietone news « Marilyn et Jane dans le ciment », Bandes annonces

 

Comment épouser un millionnaire (Jean Negulesco, 1953)

Le film :

Dans cette comédie romantique où Marilyn Monroe partage l’affiche avec Lauren Bacall et Betty Grable, les trois actrices campent des jeunes femmes désireuses de trouver un (très) bon parti, afin de mener une vie dans le luxe et l’insouciance totale. Puisqu’il est question de richesse, et donc d’apparences, le stratagème débute par la location d’un sublime appartement, leur permettant d’accueillir et de tromper leurs proies. Seulement rapidement, le mobilier doit être vendu afin de couvrir les dépenses multiples, transformant l’appartement en véritable petit campement.
Grâce à trois personnages aux traits différents, Monroe jouant Pola, une ingénue myope, Grable, une douce excentrique souvent naïve, Bacall, une brune calculatrice et manipulatrice, le film parvient à varier les situations comiques engendrés par leurs délicieuses mésaventures. Conservant une légèreté de ton du début à la fin, abordant des questions d’argent et de coeur, Comment épouser un millionnaire déploie son histoire classique avec une grande efficacité. Une comédie de qualité, portée par son casting de choc.

3.5 étoiles

Technique et bonus :

Filmé en technicolor au format Cinemascope (2.55:1), Comment épouser un millionnaire est sans nul doute le film le plus faible techniquement de ce coffret. Son image d’une propreté remarquable ne bénéficie pas d’un piqué d’une grande précision. Le niveau de détail, correct, est en adéquation avec les contrastes. Le mono d’origine a été adapté sur une piste DTS-HD Master Audio 5.1 dont la spatialisation reste discrète. Le mixage quant à lui, se veut optimal.
3 étoiles

Bonus : bandes annonces

 

Rivière sans retour (Otto Preminger, 1954)

Le film :

Western quelque peu particulier aux conditions de tournage quelques peu particulières : au cours de la production, Otto Preminger a cessé d’adresser la parole à Marilyn Monroe, tête d’affiche aux côtés de Robert Mitchum. La particularité de ce western est de pencher considérablement sur le film d’aventure, avec, en son centre, des thématiques familiale au travers de l’éducation du petit Mark Calder (Tommy Rettig). Mitchum incarne son père, Matt, un homme sorti de prison qui ne porte peu d’intérêt pour la ruée vers l’or : son projet est de vivre d’un potager, dans une maison isolée près d’une rivière. Mais le vol du cheval et du fusil de la maison par Harry (Rory Calhoun), le compagnon de Kay (Marilyn Monroe), chanteuse de saloon, va forcer le trio à descendre le dangereux cours d’eau, poursuivi par des indiens. Alternant séquences d’action et moments de répit où une structure familiale prend forme malgré le mépris relatif de Matt envers Kay, Rivière sans retour souffre d’un rythme bancal, dont les effets sont apaisés par le duo Monroe/Mitchum, principal intérêt de ce film qui accuse de son âge.
3 étoiles

Technique et bonus :

Le technicolor du film est absolument flamboyant ; la restauration est telle que le grain a été quasiment gommé de toute la surface de l’image, sans pour autant perdre en détails, bien au contraire. C’est plutôt du côté du son qu’une petit déception vient : le 5.1 est quasiment inexploité, voire pas du tout, donnant les traits de ce DTS-HD Master Audio d’une piste mono, de qualité, certes.
4 étoiles

Bonus : bandes annonces

 

La Joyeuse parade (Walter Lang, 1954)

Le film :

Dans cette comédie musicale où l’on retrouve Ethel Merman et Donald O’Connor (Chantons sous la pluie), Marilyn Monroe, en étoile montante de la chanson, se montre très rare à l’écran, bien que certains de ses numéros ici soient devenus célèbres. Walter Lang signe une œuvre très classique, répondant aux codes du genre, centrée sur la famille Donahues, performers du music hall dans l’âme mais dont les règles d’émancipation familiale n’ont rien d’extraordinaire. Manquant d’émotion et de mordant, très lisse, c’est surtout le faste déployé dans les décors, costumes et chorégraphies qui vient, ça et là, saisir le spectateur. La Joyeuse parade ne trompe pas grâce à son titre français, mais souffre de son académisme de l’époque, aujourd’hui désuet.
3 étoiles

Technique et bonus :

Présenté dans son cinemascope 2.55:1 d’origine, ce film des années 50 bénéficie d’une image de grande qualité, aux détails fins derrière le rideau de grain conservé. C’est simple, seul les fondus affichent des défauts de définitions et de netteté, témoignant de la qualité de la copie présentée en blu-ray. Pour l’audio, une piste VO en DTS-HD Master Audio 5.1 est proposée. Bien entendu, la piste originale étant en mono, il ne faut pas s’attendre à des miracles derrière cette norme. Peu de spatialisation et de dynamisme, mais un canal des voix clair au sein d’un mixage équilibré.
4 étoiles

Bonus : bandes annonces

 

Sept ans de réflexion (Billy Wilder, 1955)

Le film :

Première collaboration entre Billy Wilder et Marilyn Monroe, qui devient définitivement un sex symbol grâce au cliché de sa robe dévoilant ses jambes sous l’attaque d’un courant d’air, Sept ans de réflexion est une comédie marquée par la grâce et la candeur de Monroe, mais aussi portée par le talentueux Tom Ewell, jouant Richard Sherman, un mari quasiment ordinaire. Quasiment puisque, comme pour toutes les familles sur l’île de Manhattan, répondant à une tradition qui remonte aux indiens, femmes et enfants quittent le foyer pour les vacances d’été, laissant les hommes s’adonner à leurs plus vils plaisirs – jeu, alcool, adultère ! Or, Richard, convaincu qu’il est un Don Juan en puissance, jure fidélité à son épouse et à ses bonnes habitudes, jusqu’à rencontrer la nouvelle voisine d’au-dessus, interprétée par Marilyn Monroe. Jouant délicieusement avec humour sur les fantasmes et craintes de Richard, bouillonnant de tentations mais si attaché à la sacro-sainte fidélité, Sept ans de réflexion brille par ses situations loufoques et embarrassantes, seulement ternies par quelques problèmes de rythme – Ewell exprimant à haute voix toutes ses pensées, le procédé devient parfois rébarbatif. Une belle comédie qui assume sa légèreté, effleurant les thématiques de l’adultère et du démon de midi pour notre plus grand plaisir.
3.5 étoiles

Technique et bonus :

A l’époque présenté avec un son stéréo, Sept ans de réflexion bénéficie également d’une piste en DTS-HD Master Audio 5.1. Légère spatialisation des sons d’ambiance et canal des voix clair en font une expérience auditive des plus satisfaisantes. Côté image, la qualité est au-rendez vous mais bien plus aléatoire, quelques différences de teinte apparaissent sur certains plans et le niveau de détail est parfois inégal d’une scène à l’autre. Mais absolument rien de désagréable au point de perturber le visionnage du film.
3.5 étoiles

Bonus :
Commentaire audio de Kevin Lally, biographe de Billy Wilder, Piste musicale séparée, PIP Le code Hays avec « Indicateur d’érotisme », Calendrier interactif Marilyn Monroe, Monroe et Wilder : la rencontre de deux génis (25:58), Fox Legacy avec Tom Rothman (17:22, en définition standard), Scènes inédites (03:32, en définition standard, ces scènes sont en fait dans le montage actuel du film), Les petites histoires d’Hollywood : Sept ans de réflexion (24:25, en définition standard), Movietone et bandes annonces, Galeries photos.

 

Certains l’aiment chaud (Billy Wilder, 1959)

Le film :

Ce n’est peut-être pas le plus grand rôle de Monroe, après tout, elle joue encore la sempiternelle blonde en quête d’amour, chanteuse dans l’âme, peu perspicace. Toutefois, le personnage de Sugar Kane est probablement l’un des plus rayonnants qu’aura pu camper Marilyn Monroe, à la sensualité exacerbée, véritable joyau s’immisçant dans l’excellent duo comique formé par Jack Lemmon et Tony Curtis, en musiciens contraints de se travestir pour intégrer un groupe féminin et ainsi fuir la pègre. Sous fond de prohibition, I.A.L. Diamond et Billy Wilder livrent une comédie exquise, se frayant un chemin entre le film de gangster et la romance musicale, où le jeu de travestissement imposé à Lemmon et Curtis ne cesse de conduire d’une situation cocasse et désopilante à l’autre. Toutes deux sous le charme de Sugar Kane, ces « musiciennes » se chamaillent et doivent faire preuve de fantastiques stratagèmes pour se rapprocher de la belle pour la séduire, sans jamais dévoiler leur véritable identité. Certains l’aiment chaud joue habilement sur le désir : il assouvit celui de se rapprocher de femmes protégées par l’absence de mâles en rut et rend par la même occasion le désir amoureux plus infranchissable – provoquant alors l’humour dans ce contraste brûlant, plus près du but et fondamentalement si loin ! Gentiment burlesque, cette comédie, portée par ses acteurs grandioses et leur bonhomie, est aussi intemporelle que le fameux « poupoupidou » de Marilyn Monroe.

4.5 étoiles

Technique et bonus :

Disponible en édition individuelle depuis l’année dernière, Certains l’aiment chaud présente une image haute définition assez inégale, bien que jamais désastreuse. De nombreux éléments fluctuent selon la scène, du piqué au niveau de détail, jusqu’à faire apparaître, ça et là, un peu de bruit numérique. Bien dépoussiéré – on voit de rares points blancs sur certains plans –, ce master a malheureusement perdu presque toute trace de grain. Seuls les contrastes se montrent solides sur toute la durée du film. Les qualités techniques du côté de l’audio s’avèrent moins décevante, le mono d’origine a été adapté sur une piste DTS-HD Master audio, à la spatialisation légère. Le niveau de détail sonore est plus que correct, on s’étonne même parfois de la précision obtenue sur certains sons, comme la focalisation sur la basse ou le saxophone lors de certaines scènes.

3.5 étoiles

Alors que les bonus possède une réelle richesse informative, il est étonnant de ne trouver des sous-titres que sur le commentaire audio et le court métrage sur les Souvenirs des Sweet Sue. Dommage. Et tout cela est en définition standard, hormis la bande annonce du film :
Commentaires audio, interviews de Tony Curtis et Jack Lemmon ; Paul Diamond (fils du scénariste), Lowell Ganz et Babaloo Mandel (fans du film) ; Making of (25:45) ; L’héritage de Certains l’aiment chaud (20:22) ; Un regard nostalgique sur le film (31:13) ; Souvenirs des Sweet Sue (12:03) ; Souvenirs virtuels (21:04), photos du tournage et extraits du film ; Bande annonce.

 

Les Désaxés (John Huston, 1961)

Le film :

Ce drame de John Huston, écrit par Arthur Miller, est rapidement entré dans la légende du cinéma, tristement : il s’agit du dernier long-métrage où apparaissent Clark Gable et Marilyn Monroe, comme si leurs personnages tragiques avaient pris le dessus sur la réalité, sur leur vie. Une vie qui, pour Monroe, interprétant Roslyn Taber, paraît se refléter dans son personnage, dessiné par son ancien mari qui écrit ici des dialogues d’une grande modernité. Roslyn est une jeune femme rayonnante déjà fatiguée par la vie, par les hommes, à la recherche d’une existence en dehors des sentiers battus, mais surtout, une existence régit par sa grande sensibilité. Ainsi, tout juste divorcée, elle se retrouve à fréquenter Gay (Clark Gable), Guido (Eli Wallach) et Perce (Montgomery Clift), tous blessés par la vie et aussi attirés par Roslyn qu’une abeille par le miel. Les Désaxés se construit doucement, au fil du dévoilement de ses personnages perdus, pour se conduire vers un acte final bouleversant de violence et d’humanité, où le cri de douleur de Roslyn résonne étrangement comme l’ultime cri de la femme derrière la star. Une grande oeuvre foisonnante sur la vie.

4 étoiles

Technique et bonus :

Alors que ce master affiche parfois des défauts similaires à ceux rencontrés avec Certains l’aiment chaud, Les Désaxés se montre plus fidèle à la pellicule originale, notamment grâce au plus grand respect de son grain. La majorité des plans offrent un niveau de détails élevé et un piqué plus précis qu’une édition DVD. Pour l’audio, le mono d’origine est distribué tel quel en DTS-HD Master audio ; musique, voix et effets portent alors le sceau de leur époque sans aucun défaut notable.
3.5 étoiles

Bonus : bande annonce

 

Conclusion

Avec autant d’oeuvres majeures de la carrière de Marilyn Monroe, la Fox édite ici un joli coffret de films – tous disponibles en éditions individuelles également –, aux restaurations plutôt réussies. Il est simplement regrettable de voir si peu de bonus sur la grande majorité des disques, ou tout simplement, l’absence d’un document qui témoignerait du mythe éternel Monroe, toujours aussi étincelant cinquante ans après sa disparition.



3.5 étoiles

Article rédigé par Dom

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4 commentaires

  1. Perso j’ai acheté le coffret mais je suis un peu déçu pour pas mal de chose … je pense que les mecs auraient pu faire mieux en proposant par exemple quelquechose comme un livre retraçant sa vie dans le coffret

  2. Il aurait été difficile pour l’éditeur de choisir un livre parmi la myriade d’oeuvre écrite sur Marilyn Monroe. Est sorti récemment le très charmant « Monroerama » : http://www.amazon.fr/gp/product/2234071593/ref=as_li_ss_tl?ie=UTF8&tag=silact-21&linkCode=as2&camp=1642&creative=19458&creativeASIN=2234071593

  3. comme d’hab on nous sort par petite tranche les films de marilyn pour nous faire languir et nous faire patienter jusqu’à nous faire encore acheter une prochaine édition qui contiendras les mêmes + un ou deux films en plus plus et ainsi ira le temps jusqu’à la rentabilitée de l’oeuvre au complet étaler sur plusieurs années avant qu’un autre procédé naissent et fasse aussi le chemin commercial..ca été pareil quand les DVD sont apparus sur le marché..on ne compte plus les coffret et autres qui ont pilulés depuis en DVD sur Marilyn..certains avec Bonus d’autres avec films inédits en DVD etc…
    c’est la loi du marché et du fric sur le nom de la star..

    Ici ce premier coffret Blue Ray ne contient aucun bonus en plus ou du médiocre déjà vu..il y assez de choses sur elle pour les inclures dans un coffret en bonus..mais non on nous ressert pareil avec un peu plus de qualité..c’est déconcertant à la fin…

  4. @George : loi du marché et problèmes de partage des droits entre les différents studios aussi, mais c’est un commerce qui leur profite de toute façon. C’est vrai qu’il est dommage de voir aussi peu de bonus dans ce coffret, mais il est techniquement si bon qu’il se montre très intéressant pour découvrir Marilyn Monroe.

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