[Critique] La Part des anges (Ken Loach)

Prix du jury à Cannes 2012, cette comédie dramatique d’une grande légèreté signée Ken Loach nous emmène dans une aventure réjouissante en compagnie de jeunes condamnés à effectuer des travaux d’intérêt général. Direction les highlands et ses distilleries de whisky pour un film sans problème d’alcoolémie.

Le whisky de la fortune

On ne sait pas vraiment sur quel ton va se dérouler La Part des Anges après ses premières séquences, passant de gags poilants avec le gentiment idiot Albert (Gary Maitland) à la dureté des condamnations du reste de la troupe, ainsi que la découverte de la tourmente du protagoniste de cette histoire, Robbie, futur père joué par Paul Brannigan qui donne, pour sa première apparition dans un long-métrage, une belle interprétation, d’un naturel génial. Délinquance et chômage pourraient mener à une œuvre dure et amère, mais Ken Loach et le scénariste Paul Laverty vont maintenir une légèreté quelque peu osée tout au long de ce film qui prend rapidement les traits d’un film de braquage. Initiés aux dégustations de whisky, ces individus, exclus par une société qui n’admet aucun échec et ne laisse aucune place aux erreurs de jeunesse, vont élaborer un plan afin de dérober, au cours d’une vente aux enchères, un whisky dont l’âge lui confère une valeur hallucinante.

La part des anges, c’est la quantité d’alcool qui s’évapore lors du processus de vieillissement dans les fûts. Ici, les anges sont une joyeuse bande en kilt, dont l’ambition est de réussir ce coup improbable afin de débuter une nouvelle vie – ou plus simplement, de démarrer dans la vie ! – avec une confortable situation financière. Dans ce parcours semés d’obstacles, de petits dangers mais aussi de gags désopilants, il est des plus savoureux de voir un cinéaste soutenir un projet foncièrement mauvais – le vol –, mais qui, dans cette situation, est la seule option se présentant à ces jeunes un peu paumés. Dans la lignée d’un Looking for Eric, Loach compose une œuvre simple et généreuse, portée sur l’humain et le social. La part des anges puise toute sa force dans cette simplicité, autant dans la narration que dans la mise en scène, et sa volonté de ne jamais blâmer ses personnages : leur action procède d’une situation alarmante sans issue. Si l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, l’excès de bonhomie est tout à fait recommandé. Cheers, Mister Loach !

4 étoiles

 

La Part des anges

Film britannique, français, belge, italien
Réalisateur : Ken Loach
Avec : Paul Brannigan, John Henshaw, Gary Maitland, William Ruane, Jasmin Riggins
Titre original : The Angel’s share
Scénario de : Paul Laverty
Durée : 101 min
Genre : Comédie dramatique
Date de sortie en France : 27 juin 2012
Distributeur : Le Pacte


Bande Annonce (VOST) :

Article rédigé par Dom

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2 commentaires

  1. Après un « Route irish » très décevant enfin le retour en grâce de Ken Loach. Humou et émotion arrosés de whisky, heureux cocktail… 3/4

  2. Excusez de ce message… Mais c’est important pour la liberté d’expression… Rose Bosch m’a assigné en justice via OverBlog il y a quelques semaines. Rose Bosch a perdu et déboutée de toutes ses prétentions… Mais chose hallucinante ! J’apprends aujourd’hui que la réalisatrice de « La rafle » fait appel du jugement !!!

    Il y aura donc une autre audience ! Cette fois-ci il faut se faire entendre et réagir sur la toile et notamment sur la cinésphère.

    Besoin de soutien et surtout créez du BUZZ !

    http://www.selenie.fr/article-hallucinant-rose-bosch-fait-appel-du-jugement-107782769.html

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