[Critique] Blanche-Neige et le chasseur (Rupert Sanders)

Premier long-métrage de Rupert Sanders, remarqué pour ses publicités, Blanche-Neige et le chasseur propose de revisiter le conte des frères Grimm dans une tonalité épique. Si l’idée est potentiellement séduisante, le résultat est des plus décevants.

Détournement de conte

Deuxième apparition cinématographique de Blanche-Neige cette année, après Tarsem Singh, Rupert Sanders met en scène un scénario signé Evan Daugherty, déplaçant l’univers féerique du conte vers un monde proche de l’heroic fantasy. La formule conserve les grandes lignes du récit d’origine : un miroir magique, une reine maléfique, une jeune fille d’une grande beauté et une bande de nains. Un intermédiaire entre les deux femmes est introduit avec le personnage du chasseur, mandaté par la reine pour capturer blanche neige, tout juste évadée de la tour dans laquelle elle fut gardée captive depuis son enfance. Premier point sur lequel achoppe le film : les cadrages. Si Rupert Sanders se montre capable d’exploiter la beauté de la symétrie à quelques reprises, la grande partie de ses plans se contentent d’encadrer ses acteurs dans son univers numérique convoquant Le Seigneur des Anneaux ou l’immonde Alice au pays des merveilles de Tim Burton, dont Joe Roth est le producteur, comme ici. Pire encore, les affrontements, concentrés sur la première et la dernière partie du film, ne procurent aucun plaisir tant le découpage se montre mécanique, sans inspiration.

C’est une âme qui manque à ce Blanche Neige et le chasseur, accompagnée d’une bande originale sans style de James Newton Howard et souffrant de terribles problèmes de rythme. L’univers créé à beau foisonner de créatures enchanteresses et d’horreurs belliqueuses – et de quelques prouesses techniques, les nains étant joués par des acteurs de « taille normale » –, rien (ou si peu) ne permet au spectateur de rejoindre le rang de Blanche-Neige dans son combat contre la sournoise reine de beauté incarnée par Charlize Theron, dans son apparition cinématographique la plus faible de l’année. Solide dans le jeu de manipulation, l’actrice sud-africaine se montre étonnement mauvaise lorsqu’elle doit hausser le ton. Toutefois, Kristen Stewart, dans le rôle de Blanche-Neige, parvient à surprendre, montrant de grandes compétences dans un rôle physique, plus proche d’une Jeanne d’Arc que de la Blanche-Neige de Walt Disney. Le troisième protagoniste de cette aventure qui s’adresse à un public inconnu – le film est trop violent pour les enfants – est donc un chasseur joué par Chris Hemsworth ; rôle peu éloigné de son personnage dans Thor, le caractère divin en moins, le marteau remplacé par une hache. Cruel destin pour un miroir d’être condamné à trancher entre la belle blonde oscarisée pour Monster et la brunette révélée par Fincher dans Panic Room. Voilà probablement où réside la véritable tragédie de ce film échouant dans son entreprise de relecture.

1.5 étoiles

 

Blanche-Neige et le chasseur

Film américain
Réalisateur : Rupert Sanders
Avec : Kristen Stewart, Charlize Theron, Chris Hemsworth, Nick Frost, Ray Winstone
Titre original : Snow White and the Huntsman
Scénario de : Evan Daugherty, John Lee Hancock, Hossein Amini
Durée : 127 min
Genre : Fantastique, Aventure, Action
Date de sortie en France : 13 juin 2012
Distributeur : Universal Pictures International France


Bande Annonce (VOST) :

Article rédigé par Dom

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Un commentaire

  1. Je suis allée le voir au cinéma en avant première à Bruxelles avec des amis. La salle était bondée. Comme je suis très sociable, j’ai parlée avec des gens à la fin du film, ils devaient avoir entre 30 et 45 ans. Je leur ai demandée ce qu’ils pensaient du film et ils m’ont avoués qu’ils avaient bien aimer, j’entendais d’autres personnes parler d’hier moi et ils avaient plutôt bien apprécier le film ! Et pour ma pars, j’ai adorée ! Les acteurs sont biens et l’histoire est superbe aussi. La fin m’a déçue mais c’était avant de savoir qu’il y allait avoir des suites ! Qu’une chose à dire, vivement la sortie du deux au cinéma !

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