Cannes 2011 #04 : Melancholia ?

La fatigue est de plus en plus présente et le drame qui me guettait depuis déjà plusieurs jour est arrivé : m’endormir au cours d’une projection, celle de Stavisky (Alain Resnais) à Cannes Classics. Et nous nous approchons de la fin du festival à grand pas. Ca sent la fin, il y a moins d’électricité dans l’air. Ou serait-ce le dernier film de Lars Von Trier qui aurait plongé la croisette dans la mélancolie ?

Hier, j’ai tenté de me recentrer sur les films pour arriver à la conclusion suivante : il vaut mieux primer sur la qualité plutôt que la quantité. Comment savoir si le film est bon me direz-vous sans le voir…? Toujours est-il qu’en ce mercredi 18 mai, j’ai battu plus ou moins mon record de films puisque j’en ai vu 3 et quart : Loverboy, Melancholia, Stavisky (enfin, un bout), Sauna on moon. Je pense sincèrement qu’il vaut mieux se contenter de deux à trois films que l’on attend absolument plutôt que d’avaler des films jusqu’à l’écoeurement/épuisement. Profiter des soirées cannoises, un exercice plus difficile que d’accéder à la montée des marches, ça fait aussi partie du Festival. Enfin, je suppose !

Toujours-est il qu’hier, je commençais la journée en passant au stand d’accréditation cinéphile pour récupérer d’éventuelles invitations, rares ces derniers jours et souvent ciblées sur Cannes Classics. Bingo, il n’y a que du Cannes Classics. Je prends une place pour Stavisky, d’Alain Resnais à 17h pour me rendre ensuite à la salle Debussy pour découvrir Loverboy, de Catalin Mitulescu. C’est l’histoire d’un jeune homme ténébreux qui séduit des filles pour les conduire à se prostituer. Assez simple dans sa mise en scène, le portrait de se vicelard est plutôt bien écrit, sans écueil. Le film manque toutefois de gagner en puissance par un déroulement convenu ne proposant qu’une seule issue. J’ai pour une fois la chance d’avaler un hot dog – car aux heures de repas il faut être patient pour être servi un peu partout et attendre aux stands de bouffe est incompatible avec l’enchainement de plusieurs films – avant de mendier pour Melancholia devant le Théâtre Lumière. Il ne me faut pas plus de deux minutes pour obtenir un précieux billet pour découvrir le nouveau Lars Von Trier. A cette heure là, je ne savais pas encore que le réalisateur danois avait tenu des propos immondes que vous avez probablement entendu ou lu. Lars Von Trier est d’ailleurs banni du festival de Cannes. Après avoir vu le film, je comprends le caractère provocateur de Von Trier : Melancholia, contrairement à Antichrist, n’a rien de subversif. Il fallait bien créer la polémique d’une façon ou d’une autre.

Melancholia est probablement ma plus grande déception de ce festival. Le problème est que je l’ai vu dans des conditions de fatigue assez poussées mais je ne pense pas être passé à côté du film. Tout le problème de Cannes est également là : on voit énormément de films, la fatigue s’accumule et cette dernière étant un des pires ennemis du 7ème art, le jugement peut être biaisé. Mais revenons au film, dont je ne connaissais rien du synopsis. Melancholia est le nom d’un astre qui doit passer non loin de la planète Terre mais selon certains, les calculs scientifiques sont erronés et Melancholia devrait percuter notre planète bleue pour anéantir toute forme de vie… Le film s’ouvre sur une séquence assez sublime, en hyper ralenti, surréaliste, accompagné par Wagner. A l’aube de cette hypothétique fin du monde, Lars Von Trier nous propose de suivre deux soeurs, et se scinde en deux parties : la première sur Justine (Kirsten Dunst), dont le mariage fait exploser toutes les tensions familiales et la seconde sur Claire (Charlotte Gainsbourg), en mère inquiète quant au passage de l’astre. Il y a des séquences magnifiques, une certaine intelligence dans les dialogues, mais Melancholia empeste des effluves du caractère dépressif de son réalisateur. Cadres tremblant – bien plus que dans Antichrist -, personnages déréglés, coincé dans un univers retiré – on retrouve un pont infranchissable -, bref, Lars Von Trier broie toujours du noir et son cinéma en fait les frais. Une inquiétante atmosphère de fin du monde se dégage du film mais sous la beauté plastique – relative -, le fond démange et dérange.

2 étoiles

Melancholia est un film de Lars Von Trier, avec Kirsten Dunst, Charlotte Gainsbourg, Kiefer Sutherland, John Hurt et Charlotte Rampling. Dans les cinémas français le 10 août 2011.

Grand jeu concours : trouve une place libre à la projo de Melancholia

16:30, je souhaite voir le nouveau film de Kawase, présentée à 17:00 mais je constate en sortant de Melancholia que l’équipe du film sera présente. Conséquence directe : il y a la foule, les photographes, et l’entrée au palais se fait à plusieurs dizaines de mètres plus bas sur la croisette. Aucune envie de mendier dans ces conditions là ! Je file donc à la salle Bunuel pour voir Stavisky d’Alain Resnais dans le programme Cannes Classics. Deux minutes après le début du film, c’est le drame : si bien installé dans mon siège, je m’endors comme un bébé pour me réveiller au beau milieu film. La mise en scène est soignée, les dialogues sont bons mais je ne comprends rien à l’intrigue : je quitte la salle, un peu honteux car c’est une pratique que je trouve inacceptable mais là, je ne pouvais rien faire d’autre… Montée des marches pour La Conquête oblige, je
décide de ne pas traverser la croisette surpeuplée pour rentrer en bus. A pied, à un rythme soutenu, il ne me faut pas plus de 20-25 minutes. Le bus, coincé dans le trafic, prit quasiment une heure pour me déposer non loin de ma location… Mauvais choix !

Je décide de jouer le cinéphile en me rendant pour la première fois à la semaine de la critique, au Miramar, pour voir à 22:00 Sauna on Moon. Un film chinois qui relate des (mes)aventures du proprio d’un bordel. C’est très osé pour un film venant de ce pays qui censure à tout va mais l’intrigue est trop fine pour garder l’attention du spectateur, malgré les jolies asiatiques peu habillées.

Jeudi 19 mai, je suis invité à un petit déjeuner pour les twittos (les utilisateurs de Twitter) au Palais où nous assistons depuis la terrasse au photocall du film de Pedro Almodovar. Antonio Banderas semble en forme puisqu’il danse devant les photographes. J’y retrouve brièvement Romain de Lyricis et Sandra de InTheMoodForCinema et InTheMoodForCannes avant de filer voir Ichimei, de Takashi Miike : une personne rencontrée dans la file pour je ne sais plus quel film m’a téléphoné pour me céder son invitation. Ca, c’est très cool, comme le film qui porte le sceau d’Akira Kurosawa. Ichimei, aussi connu sous le nom de hara-kiri : death of a samurai est un remake – je n’ai point vu l’original. C’est beau, fort, poignant, et réussi. Ensuite, j’ai vu La Piel que Habito de Pedro Almodovar qui s’installe directement à la deuxième place de mes favoris cannois : c’est un film très tourmenté et poignant. Je reviendrais plus tard dessus (ainsi que sur Ichimei.)

Lyricis, In The Mood for Cinema, Silence Action ; tous frais et dispos

La journée s’achève à la soirée Orange Mécanique à la villa inrocks – encore un grand merci à Romain de Lyricis -, très privée et donc très prisée mais à part croiser quelques blogueurs et quelques grands noms (comme Christiane Kubrick ou Malcolm McDowell), la soirée n’est pas à la hauteur des soirées précédentes organisés en ce lieu.

Demain, l’évènement s’appelle Drive, le nouveau film de Nicolas Winding Refn ; j’espère qu’il tiendra ses promesses, contrairement au Von Trier. A très bientôt pour des nouvelles de Cannes et mon palmarès personnel.

Episode suivant : The End.

Article rédigé par Dom

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