Critique : Scream 2 (Wes Craven)

Scream 2 (1997), un film de Wes Craven
Scénario de Kevin Williamson
Avec Neve Campbell, Courteney Cox, David Arquette, Matthew Lillard, Elise Neal, Liev Schreiber, Sarah Michelle Gellar, Rebecca Gayheart, Jada Pinkett Smith, Omar Epps, Heather Graham
Genre : Horreur, Crime, Mystère

 

 

 

 

 

 

Les évènements du premier opus sont devenus un film intitulé « Stab », et Scream 2 s’ouvre sur un couple d’afro-américains (joué par Omar Epps et Jada Pinkett Smith) se rendant à l’avant-première. Dans le premier épisode de Scream, il est assez surprenant de constater qu’un film axé autour de lycéens ne montre aucun acteur afro-américain, même dans un rôle insignifiant. Du coup, cet épisode rattrape le tir tout en nourrissant un stéréotype : dans les films d’horreurs, les noirs meurent en premier.

A l’entrée du cinéma, des masques de ghostface sont distribués aux spectateurs ; le complexe ressemble à une réunion de fous furieux assoiffés de sadisme et, tandis que Heather Graham (jouant la fille interprétée par Drew Barrymore dans Scream) se fait massacrer à l’écran, le charmant couple est assassiné en toute discrétion.

Cette fois-ci, le tueur rend hommage aux premiers meurtres et semble vouloir terminer l’œuvre de son prédécesseur, en éliminant les survivants du premier massacre de Woodsboro.
Gale Weathers, devenue une superstar du journalisme, accompagnée par un nouveau cadreur (afro-américain), mène à nouveau sa petite enquête. Dwight, sérieusement amoché par le précédent tueur, est toujours dans les parages et Sidney Prescott (dont la nouvelle best friend forever est afro-américaine) a une nouvelle bande d’amis, étant donné que ses camarades du lycée n’ont pas eu l’occasion de poursuivre leurs études jusqu’à l’université. Sidney est désormais une ultra-victime : après l’assassinat de sa mère et le carnage lycéen, voilà qu’un cinglé s’apprête à foutre en l’air ses années de fac. Le traumatisme est son bol de chocolat matinal. Malgré qu’elle soit engagée à jouer Cassandre dans une pièce de théâtre, elle mène une existence d’une morosité répugnante. Difficile alors d’éprouver de la sympathie pour une héroïne au profil psychologique comparable à celui d’une souris de laboratoire, et comme son prédécesseur, Scream 2 repose essentiellement sur son aspect « Cluedo ». Cotton Weary (Liev Schrieber), simplement évoqué dans le premier film, a été acquitté du meurtre de la mère de Sidney et sa présence suffit à créer le doute sur ses intentions, mais encore une fois, chaque individu est un suspect potentiel.

Malgré ses défauts, cette suite, au casting gonflé par de séduisants jeunots assez impliqués dans leur rôle, est bien plus appréciable que le film original. En plus de bénéficier de la mythologie du premier épisode de la série, Scream 2 prend la direction de l’autodérision et du second degré, lui conférant un charme tout particulier. Le téléphone, moins utilisé ici, est même démystifié. Dans l’une des meilleurs scènes du métrage, une étudiante, interprétée par Sarah Michelle Gellar, reçoit un appel du tueur et pense qu’il s’agit de son petit ami… bourré. Ce malentendu ne l’empêche pas de se retrouver nez à nez avec le tueur et, malgré son talent certain pour la fuite, de trouver la grand faucheuse sur le bitume du campus universitaire.
Autres évolutions : les conversations et les règles régissant le film. Puisque nous somme dans une suite, c’est autour des suites au cinéma que tournent les références, moins abondantes que dans Scream. Les règles sont des préceptes de suites horrifiques : plus de cadavres, des meurtres plus élaborés et plus gores – ce qui s’avère relatif sur l’hémoglobine, les neo slasher limitant toujours les effusions de sang – et surtout, ne jamais supposer que le tueur est bien mort.
Pour avoir osé jouer de ses propres codes, on pardonnera la fin molasse et théâtrale, loin de provoquer l’effet de surprise du premier volet. Incomparable au coup de maitre réussi par Coppola avec Le Parrain et son successeur, cités dans le film, Scream 2 reste à classer dans la catégorie des suites réussies.

Anecdote : à cause d’une fuite parmi les membres de la production, le scénario original s’est retrouvé sur internet – nous étions pourtant en 1998 ! Sidney devait mourir à la fin du film et les fans ne l’entendaient pas de la sorte. Kevin Williamson a été contraint d’écrire un autre jet et les dix dernières pages du nouveau scénario, révélant l’identité du tueur, restèrent cachées de la production jusqu’au dernier moment.

(Et quand on regarde Scream 3, impossible de ne pas regretter que Sidney Prescott n’ait pas cassé sa pipe dans cet épisode !)

3.5 étoiles

La suite avec la critique de Scream 3

Article rédigé par Dom

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2 commentaires

  1. pour moi aussi le meilleur de la saga, même si je suis bien plus enthousiaste que toi… il faut dire que le spectacle de la mise en abyme me fascine complètement… et justement les scènes d’ouverture et de clôture me paraissent extraordinaires à ce niveau là ! et puis réussir un film d’horreur tout en faisant une parodie, je trouve ça grandiose !

  2. Ah toi aussi tu le préfères ? Dernièrement j’ai recherché des critiques datant de la sortie du film et peu de monde s’est montré bienveillant envers le film ! C’est vrai qu’il est rare de réussir une parodie dans le monde de l’horreur, mais là, ça fonctionne grâce à l’existence du premier métrage, c’est plus simple de jouer avec ses propres codes. Je pense…

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