Critique : Green Zone (Paul Greengrass)

Green Zone - Paul Greengrass

Green Zone

Film américain, britannique
Réalisateur : Paul Greengrass
Avec : Matt Damon, Greg Kinnear, Brendan Gleeson, Amy Ryan
Scénario de : Brian Helgeland (d’après le roman de Rajiv Chandrasekaran)
Directeur de la photographie : Barry Ackroyd
Monteur : Christopher Rouse
Durée : 115 mn
Genre : Guerre, Thriller, Action
Date de sortie en France : 14 avril 2010
Disponible en DVD et Blu-ray depuis le 31 août 2010

 

 

 

La trame :

En Mars 2003, l’armée américaine occupe Bagdad, Irak. L’unité du commandant Roy Miller est en charge de trouver les Armes de Destruction Massive qui ont justifié le début du conflit.

 

Bande Annonce (VOST) :

 

Critique

Paul Greengrass, Matt Damon – ces deux noms réunis évoquent immédiatement les épisodes 2 et 3 de Jason Bourne, thrillers à l’action vomitive par leur montage épileptique et cadrages instables. Green zone, c’est la même formule, en plein conflit irakien alors que les fameuses armes de destruction massive semblent introuvables. Sortez les sacs à gerbe, vous entrez dans une zone de fortes turbulences.

Green Zone - Matt Damon

ADM ! ADM ! Est-ce que j’ai une tête d’ADM ?

Lorsque les Etats-Unis s’en sont allés en guerre, une fois de plus, au Moyen-Orient, ils avaient assuré au monde entier que c’était pour une noble cause: empêcher Saddam Hussein et ses gus de ravager n’importe qui avec leurs Armes de Destruction Massive. Ainsi, l’armée américaine a envoyé ses jeunots et son équipement militaire high-tech dans les terres arides d’Irak. Matt Damon, impeccable dans le rôle du commandant d’unité Roy Miller, risque sa vie et celle de ses hommes à infiltrer des bâtiments censées abriter les dîtes armes, localisées par des informateurs fiables d’après les hauts gradés. Evidemment, chaque intervention est un échec. Si le style de mise en scène particulièrement agité de Paul Greengrass vous rebute, ce n’est pas la caméra à l’épaule de Green zone qui vous réconciliera avec le bonhomme qui, à l’aide de son chef-op et ses cadreurs, pousse le concept à son paroxysme, à en croire que le film est tourné durant des secousses sismiques éclatant l’échelle de Richter. L’action est épouvantable, mais fort heureusement, le contexte est un peu – seulement, un peu – plus attractif. Aujourd’hui, nous savons pertinemment que le gouvernement de Bush Jr. s’est attaqué à l’Irak sachant qu’ils n’y trouveraient jamais d’ADM – mais question pétrole, ils furent gâtés, un point que n’aborde pas le film –, et nous découvrons ici au travers du regard fouineur du commandant Miller les rouages de cette supercherie scandaleuse. Seule ombre au tableau de cette trame, quiconque ayant suivi un minimum le conflit ne sera jamais surpris par les rebondissements que contient Green zone, témoignage gonflé par des séquences de combats de rue – aux décors réussis – migraineuses.

Commandant Jason Bourne ?

Roy Miller, désireux de découvrir la vérité et soutenu par un agent de la CIA, devient un investigateur aux traits d’agent secret invincible. Un statut qui prête à sourire dans une approche réaliste de cette guerre. Cependant, le parcours de ce super soldat permet de passer en revue les principaux éléments du conflit irakien : dissidences internes dans le camp américain ; contrastes hallucinantes entre les rues chaotiques et la « green zone », dont certains quartiers s’apparentent à un luxueux hôtel resort ; désespoir du peuple assiégé ; torture des prisonniers ; méthodes peu catholiques pour effacer les « non preuves ». Les personnages, à la psychologie pauvre, ne vivent que pour découvrir ou dissimuler la vérité, et le film s’achève après avoir répondu à la question qui les taraudait ; ce qui n’apporte rien au spectateur qui n’est à aucun moment invité à s’interroger sur les tenants et aboutissants. Contrairement à l’intéressante étude de caractère que propose Démineurs (Kathryn Bigelow) en filigrane, Green Zone se contente de balancer des scènes d’action au sein d’un contexte sulfureux toujours d’actualité.

Note : 4/10

 

Conseillé à

  • ceux qui n’auraient jamais eu vent des magouilles derrière le conflit irakien.
  • ceux qui supportent la mise en scène mouvementée de Paul Greengrass.
Déconseillé à

  • toute personne n’ayant pas terminé sa digestion.

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Article rédigé par Dom

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6 commentaires

  1. J’ai bien fais de ne pas me l’acheter. On me le prêtera à l’occaz ^^

  2. Il vaut mieux ; à moins que tu sois un amateur des scènes d’action des deux derniers Bourne où dans ce cas, le film doit être nettement plus appréciable.

  3. meme en etant amateur des scenes, et plus encore des scenes, du montage, des deux derniers Bourne, j’ai trouve ce film plutot plat voire ennuyeux.

    L’histoire est interessante, mais rien ne pousse a rentrer vraiment dans le film, les personnages ne sont pas vraiment des plus interessants, et le deroulement de l’histoire n’aide pas d’avantage a accrocher.
    Dommage car j’en attendais pas mal, au moins un film un peu plus nerveux que ca.

    pas complement mauvais c’est certain, mais aurait pu (du?) etre meilleur.

  4. Je ne suis pas complètement d’accord avec vous. Ce que j’ai bien aimé dans ce film c’est l’Irakien. C’est un personnage limite incongru pour un film qui parle de ce conflit. D’ailleurs, il est insignifiant ce personnage qui aime son pays, l’Irak… Qui peut aimer ce pays, a part les islamistes et les américains ?
    C’est un personnage certainement existant mais que personne jusque là, ne nous avait montré.
    Je trouve que ça mérite d’être remarqué.

  5. Hey Swiper !
    Je suppose que tu t’es trompé en disant les américains, non ?
    Oui c’est un personnage intéressant, que j’inclue lorsque je dis que le film passe en revue les différents aspects du conflit, mais pas de quoi remonter le film dans mon estime.

  6. Pas vu. Dommage pour Greengrass. Bon réalisateur mais cela ne semble pas très intéressant. Mais je peux me tromper.

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