Critique : Panique à Hollywood (Barry Levinson)

What Just Happened - Panique a HollywoodPanique à Hollywood
Film américain
Réalisateur : Barry Levinson
Avec : Robert De Niro, Bruce Willis, Robin Wright, Michael Wincott, John Turturro, Catherine Keener, Kristen Stewart, Stanley Tucci, Sean Penn, Moon Bloodgood
Titre original : What Just Happened
Directeur de la photographie : Stéphane Fontaine
Monteur : Hank Corwin
Durée : 104 mn
Genre : Comédie dramatique
Date de sortie en France : dispo en dvd depuis le 9 Février 2009

 

 

 

 

 

La trame :
Ben, puissant producteur de film à Hollywood, va vivre quelques semaines mouvementées, autant sur le plan personnel que professionnel.

Bande Annonce (VOST) :

 

Critique

Vous avez vu le casting plus haut ? Si ce n’est pas le cas, faites tourner la molette de votre souris vers le haut et lisez bien la ribambelle de jolis noms. Ca fait rêver ? Oui, mais le résultat, un peu moins…
Qu’est-ce qui s’est passé ? a-t-on envie de lancer au réalisateur Barry Levinson et au scénariste Art Linson, traduction littérale du titre du original film, What Just Happened, devenu Panique à Hollywood dans l’Hexagone, sans passer par la case cinéma. Zoom sur un succès galvaudé.

Hollywood, la machine à films

C’est par le biais d’un puissant producteur, Ben, joué par Robert De Niro, que Panique à Hollywood nous invite dans les coulisses d’Hollywood, symbole indétrônable du cinéma dans le monde entier, où un homme s’apprête à nous narrer sa chute – on repense tout de suite à Casino de Scorsese où De Niro nous contait son avènement et sa chute dans une fresque monumentale sur Las Vegas. Rien de monumental ici où la cruauté antiartistique est incarnée par Catherine Keener – la plus foudroyante cinquantenaire d’Hollywood avec Julianne Moore ? – en directrice de studio qui veut charcuter le nouveau film produit par Ben pour répondre aux attentes d’un public puritain et conformiste. Le message est clair et chaque cinéphile le connait bien : pour faire du blé, ce que recherche avant tout les studios et producteurs – j’espère ne pas faire une terrifiante révélation pour vous, chers lecteurs –, il faut faire des concessions qui n’ont aucune considération pour l’aspect artistique des films. Le réalisateur (Michael Wincott, qui cabotine en déployant des mimiques à la Keith Richards) du fameux film intitulé « Fiercely » mettant en scène Sean Penn, se voit contraint de retourner en salle de montage les larmes aux yeux, épaulé par Ben, compréhensif et désemparé, suite à la confrontation la plus intéressante et amusante du film.

Stress, soucis et solitude

Ben – oh flute, je vais l’appeler De Niro jusqu’à la fin des ces lignes –, De Niro mène une vie stressante où les problèmes s’enchainent et mêlent vie professionnelle et sentimentale. Deux ex-femmes, la dernière, jouée par Robin Wright, n’arrivant pas à sortir de son cœur, et trois gamins, dont Kristen Stewart qui, en quelques brèves apparitions démontre qu’elle sera une grande à Hollywood, lui incombent énormément, surtout que son adolescente et la dernière à avoir partagé son amour semblent côtoyer les fumiers avec qui il bosse. Son dernier film en boite est une catastrophe annoncée et le tournage du suivant s’avère compromis par un Bruce Willis – jouant son propre rôle à l’instar de Sean Penn – refusant de sacrifier sa belle barbe pour le rôle qu’il a accepté ; bref, De Niro mène une vie misérable et le film tente en vain, par le biais d’un montage nous informant de l’heure à chaque séquence et insérant des passages du trafic automobile en accéléré et autres inserts urbains, d’être nerveux et rythmé. C’est totalement foiré puisque j’échangerais volontiers mes semaines surchargées contre celles de De Niro, ridiculement calmes en comparaison. Mais le problème ne se limite pas au montage, ni à la mise en scène proche du documentaire, Panique à Hollywood, qui semble vouloir être une satire d’Hollywood (ou alors je n’ai pas saisi la portée du film), se contente d’effleurer la surface de ses thèmes. Là où une série comme Entourage est efficace (en plus d’être résolument drôle) et immersive, Panique à Hollywood passe en revue des idées qui auraient mérité un développement plus rigoureux (ou original) ; dès lors, le film ne repose plus que sur les épaules de son casting alléchant.

Bruce Willis

On ne s’est pas déjà croisé quelque part ?

Y a du joli monde dans ce Hollywood, sur ce point, le film remplit son contrat. Premièrement, Robert De Niro et son personnage tout de même complet et ambivalent, un puissant débordant de faiblesse, mais qui, malgré le talent du Monsieur, ne suscite aucune réelle empathie. Autour de lui gravite des personnages sans reliefs, axés sur des traits humoristiques comme le duo acteur / agent joué par Willis / Turturro, ou des caractéristiques purement dramatiques, l’ex-femme (Robin Wright), la directrice de studio (Catherine Keener). L’incursion dans le domaine de la production manque de mordant et certaines situations se couvrent de ridicule. On touche le fond lorsque De Niro s’attaque, dans un fantasme, à celui qui couche avec son ancienne nénette, en lui crachant un impensable « You sleep in my ex-fucking bed with my ex-fucking wife in my ex-fucking house ». Quelle horreur ! Si vous n’avez pas envie d’arrêter le film à ce moment là pour mater Raging Bull, vous gagnez un bon point.
Un détour au festival de Cannes s’impose avant de retrouver une dernière fois Bruce « barbe bleue » Willis et de conclure le film de façon expéditive sans se soucier d’abandonner son protagoniste comme un slip sale. Pauvre Bob, enfin bon, il aura eu droit au nichon droit de Moon Bloodgood durant une séance d’étirements – ah, je vois des messieurs au fond de la salle qui s’apprêtent à commander le film !

Conclusion

Panique à Hollywood est une comédie dramatique fade sur les dessous (biens connus) de la Cité des Anges. Son casting exceptionnel lui permet d’attirer l’attention sans pour autant parvenir à sauver le film. A voir par curiosité, mais l’envie de taper sur les doigts de Barry Levinson durant le générique de fin sera forte et compréhensible.

Note : 5/10

Article rédigé par Dom

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4 commentaires

  1. joli casting en effet, et jamais entendu parlé… mais si c’est un direct en dvd ce n’est pas très étonnant !
    comme toi, j’avais bcp aimé les épisodes de la série « entourage » que j’ai pu voir ! 🙂

  2. J’en ai entendu parler parce que l’affiche du film avait fait la couverture d’un récent numéro du magazine Brazil ; en tant que fan du grand Bob, je ne pouvais pas me permettre de passer à côté !
    Entourage, la première saison m’avait laissé sceptique mais je trouve que la série se bonifie au fils des saisons et je la suis donc assidument.

  3. Ce film me tentais depuis pas mal de temps, mais je crois que je encore attendre, dommage 🙁

  4. Disons qu’il n’est pas désagréable à voir une fois ; mais on en garde vraiment rien. Un film plus à louer qu’à acheter, quoi que le DVD tourne autour de 10€…

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