Test Blu-Ray : Casino (Martin Scorsese)

Au beau milieu du désert, confortablement érigée entre le Grand Canyon et la Vallée de la Mort, se trouve Las Vegas, aussi connue comme la ville du péché. Casino, c’est l’histoire de cette ville qui ne dort jamais, empire du jeu et du luxe, délivrant un bonheur aussi artificiel que ses hôtels à des centaines de milliers de joueurs et touristes.

Martin Scorsese s’attaque à la véritable histoire de la mafia qui tirait les ficelles de certains casinos durant les années 70, pour conclure son film au milieu des années 90 – à la fin du tournage. Pour cette épopée, le réalisateur new yorkais fait appel à un duo dont l’efficacité à l’écran est incontestable, Robert De Niro et Joe Pesci, jouant respectivement le rôle d’un directeur de Casino – Sam “Ace” Rothstein – et d’un gangster – Nicky Santoro – au tempérament plutôt… nerveux ! Entre ses deux hommes se trouve Ginger, une prostitué de luxe dont la vie et sentiments ne semblent régis que par l’argent et rien d’autre. Interprétée par une Sharon Stone impeccable, sa beauté éclatante ne laisse pas de marbre Sam qui la demande en mariage, pour le meilleur et pour le pire…

Principalement narré par Sam Rothstein qui dévoile les sombres mécanismes se camouflant derrière les néons et paillettes du casino qu’il dirige avec une autorité exemplaire, le film pourrait sembler long sur le papier (2H58), eh bien ce serait manquer de respect à Martin Scorsese : le montage et la narration sont si fluides et riches que la première heure, servant surtout à placer les personnages et le contexte, s’écoule à une vitesse inouïe. Cette mise en place est d’autant plus importante qu’elle rend chaque personnage captivant au cours des deux heures suivantes, et cela, grâce à des acteurs tous aussi impliqués les uns que les autres, que ce soient les premiers ou seconds rôles. Ajoutez la puissance d’un savant mélange de musiques d’horizons variés – classique, rock, blues, pop -, qui appuie presque chaque scène et vous obtenez un film riche et dense, ne souffrant d’aucun temps mort.

Casino, ce sont des destins qui s’entrechoquent comme de vulgaires jetons de poker, des destins déchirés par leur avidité et leur soif insatiable de pouvoir. Violent, captivant, et émouvant, Casino n’est pas simplement un grand film de Martin Scorsese mais un chef d’oeuvre des années 90.

Bande annonce (VO) :

TF1 vidéo propose un excellent transfert : le grain du film est respecté tout en affichant un piqué précis et des couleurs riches, la différence avec l’édition DVD est remarquable. Aucun bruit ni artefacts ne viennent gâcher l’expérience HD, bref, c’est exemplaire pour un film de 1995.

VOST – à noter : il n’est pas possible de retirer les sous-titres –  et VF en DTS-HD Master Audio 5.1. Le surround se montre surtout efficace dans certaines scènes clefs où la musique vient « envelopper » le spectateur ou pour certains effets déjà utilisés par Scorsese dans Raging Bull comme les flashs crépitants des appareils photos. Les voix-off de la narration sont mixées un peu plus fort que les véritables dialogues, mais il ne s’agit pas d’un problème audio puisque le film a été édité ainsi à l’origine.

Cette édition est la plus pauvre comparée à l’édition britannique ou américaine. Deux documentaires au format 4/3, le premier, « Martin Scorsese : The Directors », retrace la carrière du cinéaste de ses débuts jusqu’en 1999 au travers d’extraits de films et d’interviews. Durée : 60mn.

Le second, est un documentaire d’une quinzaine de minutes, « The Real Casino », qui évoque certains faits réels montrés durant le film grâce à des témoignages. L’intérêt de ce dernier est plus que limité.