Cinquième jour de compétition pour un total de 13 films vus – mais un premier raté. Au programme de cet article, Inside Llewyn Davis, Borgman et un show burlesque à la plage Magnum Cannes. Photo ci-dessus, la salle de presse Orange au 3ème étage du palais.
11:30 Grand Théâtre Lumière. Le 12ème film que je découvre est celui des frères Coen, Inside Llewyn Davis, en compétition officielle. C’est à la découverte de la musique Folk en 1961, à Greenwich Village, que nous plonge ce film génial, où la patte des Coen pénètre à merveille dans un univers musical qu’ils n’avaient jamais abordé de la sorte. Llewyn Davis est un chanteur guitariste solo, il a perdu son partenaire Mike et depuis, sa vie rime avec le vagabondage au quotidien. Pas de logement, simplement une guitare et un carnet d’adresse où crécher, après des concerts sans grand succès malgré le talent, et l’impossibilité d’être signé par un producteur de renom. C’est Oscar Isaac (Drive) qui campe ce magnifique perdant, drôle et touchant, vivant une odyssée étrange comme les plus beaux personnages des frères Coen. On y croise énormément de musiciens, campés par Carey Mulligan, John Goodman ou encore Justin Timberlake. Poilant, Inside Llewyn Davis est pourtant marqué par le voile gris de l’hiver – superbe photo de Bruno Delbonnel –, parcouru de morceaux entêtants et offrant une aventure riche en rebondissements, loufoqueries et coups du destin. Au sommet de leur art, les Coen nous offre un refrain sur l’échec, mais aussi la persévérance à une époque et un endroit où un courant musical représentait un art de vivre. Peut-être le futur Grand Prix du festival.
Inside Llewyn Davis, un film des frères Coen, en salle le 6 novembre 2013.
Il fallait bien que cela arrive un jour, et pas pour n’importe quel nombre, le fameux 13. Après un rapide repas au soleil près du palais, les yeux toujours éblouis par la maitrise des frères Coen, direction la salle Bazin pour Blood Ties de Guillaume Canet. Projection presse, deux files : les badges rose, prioritaires, et les badges bleu et jaune mélangés. Bien placés à l’avant de cette file avec Nico de Filmosphere, nous avons attendu une heure et demie pour voir la salle envahie par nos confrères au badge supérieur sans que notre rang n’avance d’un pas, si ce n’est pour nous faire évacuer sans un mot sur le coup d’envoi de la projection. Un échec qui m’évitera de tenter à nouveau d’assister à une projection dans cette salle – nombreux furent les refoulés la veille pour voir Inside Llewyn Davis – et qui me condamne sans doute à découvrir le film lors de sa sortie au mois de novembre.
La journée continue alors à la plage Magnum Cannes, en compagnie de Jennifer Lawrence, ou presque. On apprend qu’une soirée New Burlesque s’y tiendra dans la nuit : le programme de la journée est alors bouclé.
La 13ème projection aura donc été celle de Borgman, en montée des marches avec l’équipe du film à 22:00. Le néerlandais Alex Van Warmerdam livre un thriller drôle, bien que glauque à de nombreuses reprises, sur une famille bourgeoise envahie par des hommes détruisant peu à peu leur quotidien paisible et oisif – un travail de longue haleine, minutieux et assez délirant. Il cultive une étrangeté délicieuse, où règne un soupçon de sorcellerie sectaire. Bien que les intentions soient révélées rapidement pour ne guère évoluer au cours du film, Warmerdam signe une sorte de Funny Games à sa sauce assez intéressant. Un bel et curieux objet cinématographique.
Borgman, un film de Alex Van Warmerdam, en salle le 20 novembre 2013.
Retour à la plage Magnum Cannes pour le show New Burlesque, avec notamment trois filles ayant participé à l’excellent Tournée de Mathieu Amalric, Suzanne Ramsey, Angela Di Lorenzo et Miranda Coclasure. Un effeuillage en musique, électrisant et sensuel. Un seul regret : ce fut trop court. Mais plus éloquents que des mots, voici quelques photos et une vidéo.
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