[Critique] The Bay (Barry Levinson)

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La mention « par les producteurs de Paranormal Activity et d’Insidious » sur l’affiche n’évoque rien de rassurant, d’autant plus que c’est Barry Levinson à la réalisation, bien loin de sa gloire cinématographique (Rain Man, Sleepers). Mais il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, enfin, vu, car contre toute attente, ce thriller épidémique s’avère intéressant et relativement réussi.

Eau trouble

Encore un film modelé dans le carcan du found footage. Un de plus, oui, mais qui ne repose pas sur l’exploitation d’une unique caméra. The Bay déploie toute une collection de vidéos filmées par les habitants et visiteurs de Chesapeake Bay, ville dévastée un jour de fête nationale par ce qui débutait comme une étrange épidémie. De la caméra de reportage en passant par les téléphones mobiles et caméras de surveillance, le nouveau film de Levinson, écrit par Michael Wallach – qui signe son premier scénario –, embarque le spectateur dans une expérience semblable à l’acte final de Chronicle. Alors que Contagion de Steven Soderbergh donnait divers points de vue locaux d’une pandémie mondiale avec un soucis de réalisme poussé, The Bay offre un point de vue global d’une épidémie locale. Les images, retraçant minutieusement le fil de la catastrophe, au caractère plausible, sont commentées par une journaliste ayant survécu aux événements. Tout débute deux semaines avant le 4 juillet 2009 où deux scientifiques furent retrouvés morts dans des circonstances qui, bien qu’étranges, ne conduiront pas au signal d’alarme salvateur.

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Flirtant avec le documentaire en mashup – on imagine facilement un internaute récupérer les différentes vidéos sur youtube et dailymotion afin de composer le film, pur travail de monteur –, The Bay déploie son récit à la croisée du film catastrophe et du film d’épouvante. Si les premières minutes se concentrent sur la source potentielle du mal, une eau contaminée, peut-être par le déversement de fientes de poulet ou de déchets nucléaires, le film se concentre ensuite sur la chronologie du drame, à partir de ses différents personnages, auxquels on s’accroche sans mal malgré l’absence de caractérisation souvent propre au genre. Une atmosphère angoissante se développe alors que l’horreur sur le terrain monte en puissance. Levinson évite la surenchère d’effets, n’exploite qu’une poignée de jump scare, mais échoue à préserver la cohérence stylistique malgré une véritable intelligence dans la narration. Au fil de l’œuvre, les musiques viennent envahir un espace qui devrait en être privé et les informations factuelles se montrent aussi trop abondantes – la peur de perdre le spectateur alors que le mystère aurait été idéal. Les parasites semant la mort, crustacés ayant subit une mutation, contribuent à rapprocher cet ignoble événement d’un fait envisageable, ici ou là. C’est grâce à son rythme, son réalisme (relatif) et son pessimisme perspicace que le film écarte certains défauts qui rebuteront toutefois les spectateurs les plus pragmatiques. Pas révolutionnaire, The Bay est une proposition intéressante qui démontre encore toutes les limites de ce type d’exercice cinématographique.

3 étoiles

 

The Bay

the-bay-afficheFilm américain
Réalisateur : Barry Levinson
Avec : Kristen Connolly, Christopher Denham, Andy Stahl, Kether Donohue, Michael Beasley
Scénario de : Michael Wallach
Durée : 84 min
Genre : Thriller, Epouvante
Date de sortie en France : 19 juin 2013
Disponible en DVD et Blu-ray depuis le 2013
Distributeur : ARP Sélection


Bande Annonce (VOST) :

Article rédigé par Dom

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Un commentaire

  1. l’idée de la caméra embarquée est une excellente idée je trouve !

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