[Critique] Echange Standard (David Dobkin)

Echange standard : par les scénaristes de Very Bad Trip. Souvenez-vous, cette comédie qui a redéfini le patronyme d’une flopée de comédies depuis son succès mérité, bouleversant au passage les carrières de Zach Galifianakis et de Bradley Cooper. Malheureusement, Jon Lucas et Scott Moore ne renouent pas avec le coup d’éclat mentionné et sombrent, peut-être dans un mouvement de solidarité avec leurs collègues, dans la médiocrité qui gouverne la comédie américaine cette année.

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La comédie américaine est devenue une compagnie aérienne de catégorie low cost. Seuls les décollages et le contact avec le tarmac diffèrent selon les commandants de bord, ainsi que le casting de stewards et hôtesses de l’air, bien que l’on retrouve les mêmes visages d’une destination à l’autre. Il y avait pourtant dans Echange Standard une volonté de démarquage par l’intrusion d’une note de fantastique : le point de départ est l’échange d’identité entre deux potes ayant souhaité mener la vie de l’autre. Ainsi, Dave Lockwood (Jason Bateman), avocat et père d’une famille de trois enfants, découvre la vie oisive et frivole de son ami Mitch Planko, interprété par Ryan Reynolds, résidu trentenaire de son personnage de Van Wilder, qui, pour sa part, se retrouve confronté à une multitude de responsabilités, professionnelles et familiales.
Tout comme dans Volte/Face où Nicolas Cage et John Travolta échangeaient leurs personnages, il y a un plaisir qui émane de la performance des acteurs qui, après avoir montré les traits de leur personnage originel, se livrent à un exercice d’imitation de l’autre. Lorsque Ryan Reynolds se retrouve sur le tournage d’un « lorno » (un porno light), ce n’est pas lui que l’on voit mais Jason Bateman. De même qu’au cabinet d’avocats, ce n’est plus Bateman mais bien Reynolds, le playboy grossier, qui provoque la stupéfaction générale.

Si le numéro des stewards se montre efficace, on regrette un peu plus l’emploi réservé aux hôtesses. Leslie Mann hérite encore une fois du rôle de femme au foyer en surface heureuse, mais qui n’attend que la goutte d’eau fatale pour déverser son vase de ressentiments, exactement comme dans En Cloque mode d’emploi et Funny People. Quant à Olivia Wilde, assistante de Dave Lockwood, elle se limite à son statut de fantasme, bombe sensuelle non dénuée d’humour.
C’est l’itinéraire, si convenu, sans zones de turbulences ni escale exotique, qui conduit Echange Standard à devenir barbant, tant sa mécanique narrative exploite sa dichotomie sans une once d’originalité. Bévues, adaptation et dépassement de soi sont les trois étapes parcourues en parallèle par les deux protagonistes, un cheminement parsemé de gags plus ou moins réussis – mais souvent affligeants par leur débilité affectée. On ne s’étonne même pas d’une scission dans le ton du film – encore une fois, similaire à Funny People –, où les situations scabreuses et potaches jalonnant la première partie, s’effacent peu à peu pour laisser place au sentimentalisme.

Au final, le nouveau film de David Dobkin (réalisateur de Sérial Noceurs) reste loin du supplice, Echange Standard s’installe même dans la catégorie des comédies américaines « standards » de l’année 2011, cru fantastique pour le cinéma, mais tellement terne pour la comédie US. Un fatras de plus, à la morale conventionnelle, qui évite le crash grâce au professionnalisme du personnel de bord.

2.5 étoiles

 

Echange Standard

Film américain
Réalisateur : David Dobkin
Avec : Jason Bateman, Ryan Reynolds, Leslie Mann, Olivia Wilde
Titre original : The Change-up
Scénario de : Jon Lucas, Scott Moore
Durée : 112 min
Genre : Comédie
Date de sortie en France : 28 décembre 2011
Distributeur : Universal Pictures France

Bande Annonce (VOST) :

Article rédigé par Dom

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Un commentaire

  1. Une comédie ignoble et paresseuse. Passez votre chemin !

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