Critique : Bon à Tirer (Bobby Farrelly, Peter Farrelly)

Bon à Tirer

Film américain
Réalisateur : Bobby Farrelly, Peter Farrelly
Avec : Owen Wilson, Jason Suedikis, Christina Applegate, Jenna Fischer, Richard Jenkins, Nicky Whelan
Titre original : Hall Pass
Scénario de : Bobby Farrelly, Peter Farrelly, Pete Jones, Kevin Barnett
Directeur de la photographie : Matthew F. Leonetti 
Monteur : Sam Seig
Durée : 105 mn
Genre : Comédie
Date de sortie en France : 27 avril 2011

 

 

 

 

La trame :

Excédées par le comportement de leurs maris, toujours à l’affut des femmes qui croisent leur route, Maggie et Grace vont leur octroyer un bon à tirer : une semaine hors mariage durant laquelle ils pourront succomber au désir d’autres femmes.

 

Bande Annonce (VOST) :

 

Critique

Il fut un temps où les frères Farrelly étaient des champions de la comédie américaine : Dumb and Dumber, Mary à tout prix et Fou d’Irène sont de belles réussites dans le genre. Supplantés par le gang de Judd Apatow, les frangins peinent à séduire depuis quelques années. Dans Bon à Tirer, ils s’attaquent à un problème fondamental qui ronge de nombreux couples : la fidélité sur le long terme. Attention, comédie bien grasse qui frappe sous la ceinture !

Des blagues, des blagues, oui mais des Farrelly

L’adultère, fléau des couples, démon du mariage, doit pouvoir être contrecarré d’une certaine manière. En partant du principe simple – et souvent juste ? – qu’il suffit d’autoriser quelque chose pour qu’elle perde tout caractère attractif, Bon à Tirer lâche deux quadragénaires dans la jungle des célibataires avec la bénédiction de leurs épouses. L’expérience devrait, en toute logique, leur démontrer qu’ils ne sont plus les jeunes hommes séduisants de jadis et donc, incapables de lever une minette de quinze ans leur cadette – dans le meilleur des cas. Rick (Owen Wilson) et Fred (Jason Suedikis), véritables fauves en rut, disposent alors d’une semaine complète pour assouvir tout désir sexuel avec une autre. Malgré les problématiques du couple, simplement effleurées, Bon à Tirer s’apparente au modèle American Pie ; le but ultime est de tirer un coup, de préférence avec une pépée à se décrocher la mâchoire. Les Farrelly font dans la composition perpétuelle de sketchs, plus ou moins réussis, souvent potaches, parfois vulgaires et qui touchent à plusieurs occasions à la scatophilie. La semaine progresse d’un gag à l’autre et confronte les deux quadra ringards à leur naïveté tandis que les épouses, Maggie (Jenna Fischer) et Grace (Christina Applegate) se retrouvent en proie aux séduisants mâles d’une équipe de baseball. Des idées et des questions sont lancées entre deux saynètes frivoles, comme le besoin de se sentir désiré par une personne qui n’est pas sous la contrainte des lois du mariage ; ou encore la signification d’un rapport sexuel pour des personnes de générations différentes. Mais les Farrelly, dans l’instantanéité du comique et la constante recherche du rire, restent à la surface de leur histoire pour n’exploiter qu’un fait : couchera ou ne couchera pas ?

Dans l’optique du pur divertissement sans once de réflexion, il faut avouer que Bon à Tirer se montre à la hauteur. C’est une machine à gags, de qualités fluctuantes, mais qui permet au film de ne connaître aucune saute de rythme – si ce n’est de légères baisses de tension dans quelques séquences en compagnie des épouses, loin du foyer. Les dialogues, puérils et crus, ne peuvent que provoquer le rire et certaines scènes sont si pittoresques qu’il devient difficile de respirer. Malgré le recyclage de situations récupérées chez Judd Apatow – l’ingestion de space cake évoque le trip sous champignons hallucinogènes de En Cloque, mode d’emploi – et Todd Phillips – impossible de ne pas penser à Date Limite pour la masturbation dans une automobile –, les Farrelly prouvent qu’ils ont bossé leur manuel de la connerie comme des élèves modèles. Tout au long du film, Owen Wilson et Jason Suedikis, parfaits dans un mode régressif, sont malmenés par leur libido : serveuse sexy – l’incendiaire mannequin australienne Nicky Whelan – , nounou à la poitrine généreuse et croqueuse d’hommes mature se dressent sur leur chemin. L’excellent Richard Jenkins, en gourou sexuel (et sosie de Keith Richards), les épaule dans leur quête mais il est fort dommage que son personnage ne dispose d’aucune force comique. Mais grâce à son rythme véloce, Bon à Tirer ne s’attarde jamais sur les effets et personnages ratés (notamment celui du DJ jaloux et belliqueux). La formule proposée, consistant à avaler des gags sans répit, est plutôt efficiente, surtout que les Farrelly ne dévient jamais de leur route : pas d’épilogue indigeste et moralisateur mais une scène hilarante au générique de fin. Parfois, quand c’est si con, c’est si bon !

3.5 étoiles

Article rédigé par Dom

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