Critique : Violent night

Avec Violent Night, le réalisateur norvégien Tommy Wirkola revisite la figure du Père Noël dans un home invasion le soir du réveillon, évoquant Maman, j’ai raté l’avion (1990) mais sans prendre de pincettes avec la violence. Dans le rôle principal, David Harbour se montre poilant dans un film qui souffre de quelques temps morts.

Massacre au sucre d’orge

Il suffit d’avoir vu Hansel & Gretel : Witch Hunters (2013) et Dead Snow 2 (2014) pour savoir que Tommy Wirkola est capable du meilleur comme du pire en matière de cinéma d’action gonflé au second degré. Violent Night penche du côté du meilleur avec hélas quelques boulets, non pas à son pied mais derrière le traîneau du Père Noël. C’est un Saint Nicolas lessivé et alcoolique que l’on découvre au début du film, coup assez classique pour détourner la figure préférée des gosses aux prémices de l’hiver. A la différence que ce Père Noël campé par David Harbour n’est pas une personne déguisée pour arrondir sa fin de mois mais le véritable Père Noël, capable de passer par une cheminée malgré un feu et de consulter sur un parchemin magique qui a été sage au cours de de sa vie. En parallèle de sa tournée, on découvre un couple joué par Alex Hassell et Alexis Louder qui se rabiboche momentanément pour leur fille, au moment de rejoindre la vaste demeure de la matriarche pour un réveillon qui tourne à la catastrophe : une équipe de braqueurs mené par un certain « Scrooge », John Leguizamo, a planifié de s’emparer des centaines de millions de dollars abrités dans une chambre forte.

Démarrant plutôt fort sur le plan de l’humour grâce à ce Père Noël sur le fil du rasoir, consciencieux mais visiblement au bout du rouleau, tout comme de l’action lorsque toute la sécurité de la famille Lightstone est éliminée, Violent Night perd toute sa dynamique une fois que notre héros barbu vient à bout d’un des criminels. Alors qu’il comprend qu’il ne pourra pas poursuivre sa tournée, qu’il ne peut pas abandonner la jeune Trudy (Leah Brady), le film perd en énergie à explorer les liens avec Noël de tout un chacun. Une volonté louable de développer chaque personnage, de la famille Lightstone à certains criminels, mais qui n’apporte rien en émotion : ce qu’on veut en choisissant un tel programme, c’est de la castagne, avec l’emploi de tout élément disponible dans une telle baraque. Lorsque la confrontation reprend, Violent Night se montre généreux dans ses séquences d’action plutôt habiles, et qui contraignent le Père Noël à renouer avec son passé ultra violent, tandis que Trudy imitera parfaitement les stratagèmes de Kevin McCallister dans Maman j’ai raté l’avion qu’elle vient tout juste de découvrir. Gardant une ligne de conduite propre à un film de Noël classique, Violent Night n’osera jamais s’aventurer sur un terrain aussi déjanté que Dead Snow 2. En faisant fi de ses quelques travers narratifs, on regrettera que ce qui aurait pu faire un excellent film de 90 minutes soit étiré sur une vingtaine de minutes supplémentaires. En somme, rien de transcendant pour le genre, mais une gâterie que l’on accepte sans broncher, tel un sucre d’orge de fin d’année.

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