2020 ou le cinéma fantôme

Contrairement aux publications rituelles des années « classiques », pas de top 20 cinéma 2020 mais une sélection de quelques longs et courts métrages qui ont marqué mon année. Une année particulièrement morcelée : des festivals annulés aux longues périodes de fermeture des salles, il aura été plus que difficile de suivre les sorties, même en cinéphile dévoué. D’où des lacunes importantes, le sentiment d’être passé à côté de grands films au fil des mois, de grands films comme tant d’autres choses.
Ci-dessus, la devanture de l’UGC George V à Paris, définitivement fermé au cours du premier confinement.

Au mois d’avril 2020, les infatigables Rolling Stones ont sorti un nouveau morceau, en résonance parfaite avec la période traversée, Living in a ghost town : « I’m a ghost, livin’ in a ghost town, you can look for me, but I can’t be found, You can search for me, I had to go underground. » Les salles obscures auront surtout été peuplées par nos fantômes, malgré de beaux résultats entre le déconfinement printanier et la fermeture fin octobre. Nul ne sait encore quand nous pourrons les réinvestir, car s’il est possible de nourrir sa cinéphilie à domicile, seul, en couple, en famille ou entre amis, l’expérience collective n’est plus. C’est un silence glaçant qui frappe toute la culture et bouleverse notre quotidien, limité au travail, pour ceux qui en ont un et qui peuvent l’exercer, et la consommation dans sa forme la plus matérialiste et déraisonnée. Produire, toujours plus, consommer toujours plus, et vivre de moins en moins. On rêvait d’un autre monde pendant le premier confinement, mais l’élite à la tête de ce pays refuse tout changement de paradigme : il faut continuer coûte que coûte à faire tourner cette machine infernale qui nous conduit pourtant vers la certitude d’un avenir désastreux. Peut-être que cette pandémie n’est que l’antichambre des véritables punitions de la décennie qui débute, mais peut-être qu’il y a déjà plus de citoyens ici et là pour réclamer une véritable justice sociale, une justice climatique et non des demi-mesures et consultations hypocrites. Nous n’avons pas besoin d’un Ministère de la transition écologique et solidaire mais d’un Ministère de la déflagration écologique et solidaire : c’est maintenant ou jamais ! Les salles sont fermées comme notre horizon est obturé. La France, un pays qui se tient sage, pour combien de temps encore ?

Longs métrages 2020

Mank de David Fincher
First Love, le dernier yakuza de Takashi Miike
Echo de Rúnar Rúnarsson
Uncut Gems de Benny et Josh Safdie
Drunk de Thomas Vinterberg

1917 de Sam Mendes
La Llorona de Jayro Bustamante
Je veux juste en finir de Charlie Kaufman
Lara Jenkins de Jan-Ole Gerster
La Communion de Jan Komasa

Petite Fille de Sébastien Lifshitz
L’Adieu de Lulu Wang
Le Cas Richard Jewell de Clint Eastwood
Dark Waters de Todd Haynes
The King of Staten Island de Judd Apatow

Quinze longs métrages à la place d’une sélection de vingt films, plus ou moins présentés dans un ordre décroissant. Pour les films qui n’ont pas été chroniqués ici, les liens vous dirigent vers des chroniques éclairées de camarades qui ont aussi apprécié ces œuvres. Et pour plus de films à (re)découvrir de l’année 2020, je vous invite à consulter les podcasts des amis de Happy Hour ainsi que de Pardon le cinéma.

Courts métrages 2020

Girl in the hallway de Valerie Barnhart
Prends mon poing de Sarah Al Atassi
End-O d’Alice Seabright
Sherbet de Nikola Stojanovic
Cultes de (La) Horde

Blaké de Vincent Fontano
Amour(s) de Mathilde Chavanne
A l’Ouest de Jérémie Cousin
16 de Decembro d’Alvaro Gago Diaz
Matriochkas de Bérangère McNeese

Olla d’Ariane Labed
Mars Colony de Noël Fuzellier
Brise-lames de Cris Lyra

Bien conscient de ne pas les aborder suffisamment souvent en ce lieu, l’année 2020 aura permis de découvrir quelques courts métrages brillants, malgré des interruptions de programmes télévisés, des festivals annulés ou déplacés vers la toile : le Festival International du court métrage de Clermont-Ferrand 2020 aura d’ailleurs été le dernier grand rendez-vous avant le confinement – en 2021, il aura lieu dans une version réduite, et encore, si les séances peuvent être maintenues, ce qui reste incertain. Bref, si vous avez l’occasion de découvrir la liste ci-dessus, dans Top of the Shorts, Libre Court, Histoires courtes, sur Arte, Mubi, ou encore en festival, eh bien n’hésitez pas, foncez !

Et peut-être que la vidéo la plus importante en conclusion de l’année 2020 est celle des vœux de Yasmina Kettal, infirmière en Seine-Saint-Denis et présidente d’un soir pour Mediapart.
Soyons courageux et bonne année 2021.

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Article rédigé par Dom

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