Les Arcs 2016 : l’année de la Femme

Samedi 10 décembre, première soirée au Festival de Cinéma européen des Arcs avec la projection en ouverture du film Patients de Grand corps malade et Mehdi Idir. La nuit fut notamment animée par le groupe La Femme.

Vers 10h30 à la Gare de Lyon, il y a ce grand type qui se déplace appuyé sur une béquille et qui ne passe pas inaperçu. Des filles viennent le voir timidement, lui demandent de une photo ensemble, et repartent avec le sourire. C’est Grand corps malade qui s’apprête à grimper dans un TGV pour rejoindre en plusieurs étapes Les Arcs, où son premier long métrage, co-réalisé avec Mehdi Idir, sera projeté au Taillefer aux Arcs 1800 pour marquer le coup d’envoi de la 8ème édition du Festival de Cinéma européen des Arcs. C’est toujours la même joie de retrouver le village 1950 des Arcs, lieu chaleureux qui promet de belles découvertes cinématographiques et rencontres. Un constat toutefois : chaque année, la neige se fait de plus en plus rare. Certes, le village est enneigé, de nombreuses pistes sont ouvertes, mais autour du Taillefer à 1800, aucune trace de l’or blanc.

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Dans une salle archi-comble, la cérémonie d’ouverture, animée par Claude Duty, président du festival, salue les équipes partenaires, le bonheur de voir un festival s’inscrire un peu plus dans le temps, et souligne le focus particulier de cette année : aucun pays européen n’est à l’honneur, mais les réalisatrices. Les Arcs 2016 sera donc l’année de la femme, avec en plus d’un focus sur dix réalisatrices, une parité parfaite dans les 10 films de la compétition. Belle initiative. Sur scène, le président du jury, le cinéaste franco-roumain Radu Mihaileanu montre une bonhomie et un humour assez fantastique, déclarant l’ouverture du festival avec le public.

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C’est toutefois un film réalisé par deux hommes qui ouvre le bal, Patients de Grand corps malade et Mehdi Idir. L’artiste connu dans le milieu de la musique raconte son parcours en centre de rééducation, offrant un regard sincère sur une jeunesse au corps brisé. Car au-delà de son personnage, François (Pablo Pauly, formidable de spontanéité), c’est toute une famille de jeunes en chaise roulante que l’on découvre. Ils sont tous liés par un accident, plus ou moins idiot avec le recul. Pour François, c’est un plongeon dans une piscine avec trop peu d’eau. Le résultat, une tétraplégie partielle. Le jeune homme, jouant au basket dans l’équipe de Saint-Denis va s’accrocher à l’espoir de récupérer le contrôle de son corps, petit à petit, dans un univers dont la monotonie est combattue par le personnel soignant mais aussi les autres handicapés. Tous le même profil : des jeunes de banlieue qui se serrent les coudes. Autour de Pablo Pauly, les autres comédiens brillent aussi : Soufiane Guerrab, Nailia Harzoune, Moussa Mansaly, Rabah Naït Oufella, Franck Falise, … Le spectateur, confiné dans le centre, vient à ressentir le manque de mobilité, le combat quotidien pour progresser à la piscine, mais aussi, vivre, s’évader par l’esprit. Ainsi Patients porte un regard bien plus intéressant et profond sur le handicap qu’un film comme Intouchables, au propos biaisé par la fortune du personnage handicapé. D’autant plus que le film de Grand corps malade se montre aussi drôle, par la répartie de François mais aussi quelques situations prises avec de l’auto-dérision. La mise en scène dynamise certaines séquences musicales sans s’écarter de l’essence même du film, et ainsi ce premier long métrage s’avère être une belle réussite et on lui souhaite une aussi belle carrière en salle, à partir du 1er mars 2017.

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De retour au village 1950, c’est le dîner d’ouverture à la brasserie 1950. C’est bondé, il faut être agile pour attraper de la nourriture et des verres, mais c’est aussi l’occasion de faire des retrouvailles, notamment avec mon colocataire pour cette aventure, Cyrille de Cinédingue. Je fais aussi la rencontre d’un lecteur du site, Fabien, avec lequel on échange bien évidemment sur le cinéma. A 23h30, on prend la direction de Chez Luigi pour le concert du groupe La Femme, une aubaine de voir ce groupe dans un si petit lieu alors qu’ils occupaient la seconde plus grande scène du festival Rock en Seine cet été. Mais une alarme incendie bouscule un peu le planning. On discute alors dehors tandis que certains festivaliers préfèrent attendre avec un verre O’Chaud. Alison Wheeler, le sourire désarmant, nous met de la musique avec son téléphone. On ne va pas déprimer pour ce contretemps. L’ouverture n’est finalement pas assurée par La Femme mais Grand corps malade pour quelques morceaux. Après avoir fait monter son équipe sur scène pour les présenter, la troupe cède la place au groupe de rock rétro et déjanté La Femme pour un set court mais assez intense : première fois que je vois des pogos et slam Chez Luigi. Il y a une première à tout ! Dans une ambiance électrique, leur set s’achève sur le morceau phare « Antitaxi. »
La suite, c’est un DJ set d’abord assuré par Guts, mais l’appel du repos est plus fort : il faut parfois savoir commencer en douceur !

Article rédigé par Dom

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