[Critique] Les Gardiens de la Galaxie, réalisé par James Gunn

La flotte de films Marvel s’enrichit d’une nouvelle superproduction, signée James Gunn. Comparable aux Avengers pour son alliance de personnages face à une terrible menace, Les Gardiens de la Galaxie se montre divertissant mais sans doute moins percutant que le film de Joss Whedon.

Alliance intergalactique

Ouverture d’un nouvel univers des comics Marvel avec une recette sans surprise. Que les scénaristes diffèrent derrière les meilleurs blockbusters de la firme ne change presque rien aux trajectoires de leurs super-héros. Ce sont donc les metteurs en scène qui peuvent, par leur style, renforcer des films distillant des morales similaires – s’unir face à l’adversité, trouver la paix avec son passé. Dans Les Gardiens de la Galaxie, plusieurs hors-la-loi vont se voir contraint d’abandonner leurs objectifs personnels pour former une alliance. Une orbe, dont la valeur marchande attise toutes les convoitises pourrait conduire à la destruction de planètes entières entre de mauvaises mains, et un certain Ronan (méconnaissable Lee Pace), un kree, sous les ordres de Thanos (voix de Josh Brolin), compte bien réduire à néant la planète Xandar. Si vous êtes déjà perdu avec ces noms, c’est peut-être normal, et tous les principaux intervenants n’ont pas encore été nommés : Peter Quill alias Star-Lord, le héros central joué par Chris Pratt, Gamora (Zoe Saldana), Drax (Dave Bautista), Yondu Udonta (Michael Rooker) ou encore Rocket (voix de Bradley Cooper) et Groot (voix de Vin Diesel) joueront un rôle important dans cette bataille de grande envergure. Contrairement à Avengers où les principaux personnages avaient été présentés dans des films consacrés à chaque super-héros, Les Gardiens de la Galaxie doit présenter son cadre et ses intervenants sans peser sur son rythme. Objectif plutôt réussi malgré la confusion qui pourrait toucher les néophytes. Toutefois, il deviendra évident pour tout un chacun que les enjeux qui régissent le film sont d’une grande simplicité. Mais comme dit l’adage, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Les aventures de Peter Quill et de ses compagnons de fortune, Gamora, Rocket, Groot et Drax, le dernier à apparaître, conduiront le spectateur dans d’étranges planètes ainsi qu’au cœur d’une prison de haute sécurité où règne la violence. Animé par un humour parfois répétitif – le 1er degré systématique de Drax, la virulence de Rocket –, le film divertit grâce à son univers riche en couleurs, où la grande partie des comédiens sont grimés à l’extrême. Malgré la pauvreté de l’intrigue, la sympathie que suscite ces gardiens en devenir ainsi que des scènes d’action nombreuses permettent à la machine de tourner à plein régime. La petite touche de fraîcheur se trouve du côté de la bande originale, car outre les orchestrations propre à ce type de long métrage, Les Gardiens de la Galaxie est marqué par des tubes des années 1970 à 1980 écoutés par Peter Quill. Des notes de pop et de rock qui troublent agréablement cet univers spatial aux effets numériques indénombrables. D’ailleurs, si la réalisation de James Gunn (Super) permet toujours une lisibilité parfaite de l’action, les effets et le design de certains vaisseaux provoquent un véritable état de confusion comme lors d’une gigantesque bataille aérienne dans la dernière partie du film. L’image, saturée d’explosions et d’engins spatiaux dont il est difficile de déterminer le camp, tourne à l’orgie numérique. Accomplissant sa mission en matière de divertissement, Les Gardiens de la Galaxie soulève aussi le problème de plus en plus lourd provoqué par ces adaptations Marvel à un rythme industriel : comment renouveler la lutte entre le bien et le mal dans des superproductions qui appellent toujours la suivante ?