[Critique] Tonnerre, réalisé par Guillaume Brac

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Après un moyen métrage remarqué, Un monde sans femmes, Guillaume Brac passe au long toujours en compagnie de Vincent Macaigne. Une belle petite réussite, remarquable de franchise et de singularité.

Aimer à la folie

Tonnerre, c’est l’histoire d’un musicien qui a un coup de foudre pour une Mélodie (Solène Rigot). Artiste rock travaillant en solo, Maxime (Vincent Macaigne) a quitté la capitale pour retrouver le foyer de son père (Bernard Ménez), le temps de se ressourcer et de travailler sur de nouveaux morceaux. Lorsque la jeune Mélodie vient à son domicile pour l’interviewer pour un journal local, le courant passe immédiatement malgré la timidité non dissimulée du musicien. Une histoire d’amour sincère, qui trouvera de violents heurts, débute alors naturellement. Le film se déroule dans l’Yonne, dans la petite ville de Tonnerre qui donne le titre à ce film écrit par Guillaume Brac, Hélène Ruault et Catherine Paillé. Grâce à un mélange d’acteurs professionnels et d’amateurs locaux, Guillaume Brac obtient une tonalité particulièrement intéressante lors des échanges entre ses personnages principaux et les gens du cru – poilante scène de vente d’un sapin, pour ne citer qu’elle. La diction de ces derniers contraste sans dissonance avec celles des professionnels et donne un éclat particulier à de nombreuses scènes. Vincent Macaigne, fidèle à ses long cheveux hirsutes et sa barbe de trois jours, compose aisément un personnage attachant. Il lui suffit d’une poignée de répliques avec Bernard Ménez, très drôle et aussi touchant en père, pour gagner la sympathie du spectateur. Le cœur de Maxime bat la chamade pour un visage encore méconnu dans le cinéma français, celui de Solène Rigot, qui se montre d’une grande justesse.

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Le plaisir que procure le cinéma de Guillaume Brac est celui d’une promenade hors sentier, car ce sont bien des zones délaissées par la comédie dramatique française qu’il explore : mieux encore, il ne se laisse pas enfermer dans un genre, car dans Tonnerre, on rit et l’on vibre, on médite et on s’émeut. Autres démarcations, une belle photographie obtenue grâce à un tournage en 16 mm ainsi qu’une bande originale discrète et mélancolique signée par Rover. Lorsque l’élan amoureux pousse au bord de la folie, le film tourne presque au thriller, la faute à Ivan (Jonas Bloquet), l’ex petit ami très possessif de Mélodie, footballeur évoluant à Auxerre. La douce aventure sentimentale déraille pour faire également resurgir les maux du passé entre Vincent et son père. Prolongeant les enjeux sentimentaux d’Un monde sans femmes, Tonnerre regarde alors l’ébranlement que provoque la passion, d’un acte désespéré où l’on peut toujours trouver un vague romantisme à la fécondité d’une peine de cœur. Un beau premier long métrage, qui confirme tout le bien que l’on pouvait déjà penser de Guillaume Brac auparavant.

3.5 étoiles

 

Tonnerre

tonnerre-afficheFilm français
Réalisateur : Guillaume Brac
Avec : Vincent Macaigne, Solène Girot, Bernard Ménez, Jonas Bloquet
Scénario de : , Hélène Ruault, Catherine Paillé
Durée : 100 min
Genre : Comédie dramatique
Date de sortie en France : 29 janvier 2014
Distributeur : Wild Bunch Distribution

Bande Annonce :

Article rédigé par Dom

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