[Critique] Les Sorcières de Zugarramurdi, réalisé par Alex de la Iglesia

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Toujours animé d’une énergie monstrueuse, Alex de la Iglesia croise le film de sorcière et de braquage. Si le résultat ne manque pas de tonus et d’inventivité, le réalisateur du Jour de la bête ne dompte toujours pas ses nuisibles excès.

Marmite d’idées

Tout débute par une étrange prophétie de sorcières dans la forêt et un générique qui mise sur la mythologie des jeteuses de sort avec humour. Les éléments et événements annoncés par les sorcières vont rapidement prendre vie : un groupe d’hommes déguisés réalise un braquage, avec l’aide d’un enfant, le fils de « Jésus », enfin, Jose (Hugo Silva), car il en a la garde un week end sur deux. Avec son acolyte soldat en plastique, Antonio (Mario Casas), les deux malfaiteurs et le garçon se retrouvent à braquer un chauffeur de taxi afin de leur faire quitter le territoire espagnol. Une ouverture déjantée et délirante, bénéficiant d’un montage et d’une mise en scène des plus dynamiques, bien qu’une fois en voiture, l’euphorie s’efface par le manque d’ambition (ou de moyens) du réalisateur. Mais les dialogues souvent drôles prennent le relais et dessinent déjà les contours de la bataille qui aura lieu plus tard dans le film, entre ces messieurs machos et les sorcières représentantes du féminisme. Autre thématique, la place de l’enfant dans un couple divorcé avec le petit Sergio (Gabriel Delgado) qui sera, en plus de ses parents, convoités par les sorcières pour un rituel.

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Il est toujours fascinant de voir qu’Alex de la Iglesia, après autant de films de cet acabit mêlant créatures fantasmagoriques, humour et affrontements terribles n’est toujours pas à court d’idées. Qu’il s’agisse de placer une créature étrange au fond de toilettes à la turque que de faire souffrir le client du taxi tout au long de l’aventure, chaque lieu et chaque personnage se voit réservé un traitement soigné. Avant d’atteindre la frontière française, les braqueurs se retrouvent dans le village de Zugarramurdi, réputé pour être un repère de sorcières où une réunion se prépare puisque l’élu, Sergio, est arrivé. Des sorcières de tous âges, plus ou moins excentriques et volubiles – travesti, Carlos Areces est irrésistible. La plus sexy de la bande, Eva (Carolina Bang), mettra Jose et Antonio face à de grands dilemmes moraux. Une créature des plus désirables qui se montre incontrôlable, abusant de ses pouvoirs. C’est au cœur des festivités que Les Sorcières de Zugarramurdi s’ébranle, écartant définitivement tout caractère horrifique pour se concentrer sur l’action et le comique, allant jusqu’à délaisser les thématiques abordées auparavant. Comme dans Balada triste, Alex de la Iglesia semble hanté par le besoin d’impressionner toujours plus le spectateur au fil que le récit se déroule, sans considérer le risque d’aller trop loin dans l’exubérance. On repense alors aux fusillades du début du film, certes drôles mais touchant à la bouffonnerie, peu aidées par des effets médiocres. Le final, si tumultueux et démonstratif, bride le plaisir que l’on pourrait prendre devant un film aussi dévergondé. Une comédie inaboutie, joyeusement foutraque et trop hystérique.

3 étoiles

 

Les Sorcières de Zugarramurdi

sorcieres-Zuggaramurdi-afficheFilm espagnol, français
Réalisateur : Alex de la Iglesia
Avec : Hugo Silva, Mario Casas, Carolina Bang, Carmen Maura, Carlos Areces
Titre original : Las brujas de Zugarramurdi
Scénario de :
Durée : 112 min
Genre : Comédie, Action, Horreur
Date de sortie en France : 8 janvier 2014
Distributeur : Rezo Films


Bande Annonce (VOST) :

Article rédigé par Dom

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