[Critique] White House Down (Roland Emmerich)

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Suite à une incursion dans un cinéma un peu plus intellectuel avec Anonymous, Roland Emmerich revient aux films catastrophes qu’il affectionne tant. Dans White House Down, la Maison Blanche tombe entre les mains d’un commando terroriste pour notre plus grand malheur de cinéphile. Un navet incroyable.

La Maison de l’horreur

Avec 2012, Roland Emmerich avait touché le fond. On aurait pu penser après Anonymous que le réalisateur allemand s’était lassé de toujours mettre en scène les mêmes scènes de destruction massive débilitante. White House Down nous démontre le contraire dans un film qui tient du calvaire pur et dur. Premier responsable de cet objet répugnant, James Vanderbilt, scénariste qui avait pourtant offert un bon travail d’adaptation pour le Zodiac de David Fincher. Le film baigne en permanence dans un mélange infect de patriotisme, de bravoure et d’idiotie, le tout, émaillé par des anecdotes sur la Maison Blanche – certaines répliques portent presque le sceau de wikipédia. Alors qu’il passait avec sa fille pour rentrer dans le service de sécurité du président, John Cale (Channing Tatum) se retrouve au milieu d’une violente et méticuleuse attaque de la Maison Blanche. L’occasion idéale pour montrer à l’agent spéciale Finnerty – Maggie Gyllenhaal, l’une des rares personnes avec Tatum à ne pas se ridiculiser ici – qu’elle n’aurait pas dû le recaler pour le job. Trahi par son chef de la sécurité, le président James Sawyer (Jamie Foxx) ne peut que compter sur John pour quitter les lieux sain et sauf et éviter un conflit mondial. Alors qu’il brillait dans Django Unchained, Jamie Foxx se montre pitoyable dans une posture présidentielle rendue totalement bouffonne dans sa tentative de composition d’un homme d’état proche du peuple et décontracté. Heureusement, il trouve en James Woods un méchant aux motivations pitoyables qui lui permet d’éviter la place la plus ridicule dans ce bourbier.

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Certes, il serait parfaitement déplacé d’attendre de solides enjeux dans un film de Roland Emmerich. Le problème est que ce dernier n’assure plus du tout sur les scènes d’action, toutes aussi lamentables les unes que les autres. Les effets spéciaux immondes feraient presque passer After Earth pour un bijou visuel, et pire encore, White House Down est une catastrophe en terme de mise en scène et de montage. Ce n’est pas le seul cette année, Die Hard 5 souffrait des mêmes problèmes, mais il y avait un aspect jouissif dans sa redoutable combinaison de chaos visuel et de destruction outrancière. Dans l’enceinte du bureau présidentiel, Emmerich ne parvient jamais à exploiter l’espace disponible, rendant toute fusillade ou baston confuse. En extérieur, sur la pelouse ou dans les airs, le résultat est guère plus convaincant – l’intervention des Forces Spéciales est digne d’une série Z occupant les ondes de la TNT au bout de la nuit. Avec ses rebondissements abracadabrants, le film s’étire comme un cauchemar sans fin. Même vu au second degré et malgré quelques pointes d’humour tranchant maladroitement avec le sérieux terrible qui règne en maître, difficile de sauver quelque chose de ce blockbuster véreux. Saluons simplement le talent du monteur de la bande annonce qui donne un tout autre style aux images de Roland Emmerich. White House Down : une terrible punition, d’une sévérité et d’une laideur rares.

0.5 étoile

 

White House Down

white-house-down-afficheFilm américain
Réalisateur : Roland Emmerich
Avec : Channing Tatum, Jamie Foxx, Maggie Gyllenhaal, Jason Clarke, James Woods, Richard Jenkins
Scénario de :
Durée : 131 min
Genre : Action
Date de sortie en France : 4 septembre 2013
Distributeur : Sony Pictures Releasing France


Bande Annonce (VOST) :

Article rédigé par Dom

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7 commentaires

  1. Les USA et leur terrorisme à tout bout de champs…. font de plus en plus pitié. Tu as du courage d’aller voir de telle bouze régulièrement.
    Que dire de plus ?? Oblivion, Die hard 5 et tant d’autres…
    J’espère que The wall (2013) ne me decevra pas, parce que c’est un des rares films que j’attends…

  2. Bonjour,

    Vu dès sa sortie au cinéma, plutôt bien réussi comparé à ceux qu’on a pu voir… ! Je vous trouve dur avec le film, il faut tout de même rappeler que c’est américain, alors forcément…

  3. @domdom2006 : « The Wall », tu veux dire « The Wolf of Wall Street » de Martin Scorsese ? Si c’est le cas, la bande annonce promet déjà un grand film.

    @Sepal : comparé à quels films par exemple ? Et le cinéma américain ce n’est pas que du blockbuster écoeurant, heureusement.

  4. He bien non, pas du Scorsese… mais bien « the wall » de Julian Roman Pölsler
    Un film qui a l’air bien étrange avec Martina Gedeck qui est seul en montagne et qui découvre un mur invisible….. Ho mon dieu !!!!
    La bande annoce me donne très envie, mais ce sera peut être une deception de plus. Je sais même pas si cela va sortir en salle ou directement en vidéo en France…
    Mais un nouveau Scorsese n’est pas fait pour me déplaire non plus.

  5. 100% d’accord avec toi… Du Roland Emmeric pur jus… « Anonymous » n’était qu’un accident !

  6. @domdom2006 : ok, je n’en avais pas entendu parler – mais j’aime les surprises !

  7. j ai adoré indépendance day, le jour d après, et même 2012, j ai attendu ce film comme la mane du ciel, et on me sert un navet inutile de 150m$ …vous dite que tatum seul sauve sa face ici,et ben jvous dit qu il est le plus ridicule dans tou ses réplique et scenes

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