Gérardmer 2013 s’est achevé dimanche soir. Découvrez l’intégralité du palmarès ainsi que mon bilan personnel sur ce festival auquel j’assistais pour la première fois.
Le grand gagnant du 20e Festival international du film fantastique de Gérardmer est Mamá d’Andres Muschietti, remportant le Grand prix ainsi que le prix du public. Une double récompense qui témoigne du faible niveau des films en compétition, ce premier long métrage déployant affichant autant de qualités que de défauts – mais je reviendrai en détail sur ce film dans une critique à venir. Pour le prix du jury, deux films, l’hommage sonore au giallo Berberian Sound Studio de Peter Strickland et le calamiteux The End de Jorge Torregrossa – film découvert le dimanche de clôture, récit de retrouvailles tendues entre amis sous fond de fin du monde intimiste. Le prix de la critique a été décerné à Berberian Sound Studio et c’est You’re next qui reçoit le prix du jury Syfy – tristement, bien qu’il soit bon, ce long métrage n’a rien d’un film fantastique ! Enfin, c’est Mort d’une ombre de Tom Van Avermaet qui a décroché le grand prix du court métrage.
Alors que j’espérais trouver d’un point de vue qualitatif un festival équivalent à l’Etrange Festival, j’ai découvert à Gérardmer une pléiade de films d’une médiocrité déconcertante, sans aucune oeuvre française – hormis le documentaire consacré à Ray Harryhausen. Sur 17 films vus, aucun ne m’a véritablement effrayé, surpris ou conquis. C’est avant tout les longs métrages portés sur l’humour et le second degré qui se sont montrés les plus plaisants à regarder. En terme d’épouvante pure, aucun film ne s’est montré solide, si ce n’est The Bay de Barry Levinson, boudé à la remise des prix et, derrière lui, le couronné Mamá. Quid des méthodes de sélection ? Pourquoi un grand film fantastique comme Antiviral de Brandon Cronenberg, en salle dans quelques jours, n’y est pas présenté ? Un mauvais cru visiblement, comme me l’ont indiqué des camarades blogueurs habitués à ce rendez-vous dans les Vosges. Je tiens d’ailleurs à saluer et remercier tout particulièrement les blogueurs qui ont fait de ce festival une belle aventure humaine à défaut d’un beau voyage cinématographique : Alexa et Camille de Films horreur, Emmanuel de Hocus Focus, Nicolas et Vanessa de Filmosphere, Fred de MyScreens, Jean-Victor de Cloneweb, Stéphanie la Filmosaure et Nicolas de Salles Obscures.
Bien que la pluie torrentielle ait troublé les premières journées, j’ai également été surpris par le non-événement que semble provoquer le déroulement du festival dans le centre ville. Quelques affiches s’affrontent en duel dans certaines rues tandis que de rares hauts parleurs diffusent de la musique et des interviews d’habitants ou festivaliers. Avec son lac et son relief montagneux, Gérardmer est une ville au charme indiscutable, mais il est dommage de n’y constater aucune effervescence. Pour continuer et clore sur les points négatifs, il y a un véritable problème de confort avec les salles de projections : l’Espace L.A.C, principal lieu de projection comptant plus de 700 places, pose problème avec ses sièges au même niveau et son écran trop bas, un soucis touchant aussi le Paradiso malgré une légère inclinaison en direction de la toile. Le problème affecte quelque peu la salle André Bourvil du MCL mais ne se présente pas du tout à la salle du Casino – d’après mes camarades, n’ayant assisté à aucune séance ici. Toutefois, Gérardmer est un festival à l’échelle humaine et les nombreux bénévoles y consacrant leur énergie et leur temps contribuent à apporter une convivialité louable. Il y a aussi un public qui, pour les films les plus tordus et comiques, fait de certaines séances un grand moment d’euphorie collective – superbe nuit fantastique avec Dead Sushi et New Kids Nitro, des films dont le plaisir de découverte provient aussi des réactions de la salle. Un bilan mitigé donc, mais qui ne me démotive pas pour une nouvelle excursion entre blogueurs en ce lieu, en espérant y trouver des œuvres plus solides.
Je reviendrai ultérieurement sur quatre films du festival, Mamá, Cloud Atlas, Hansel & Gretel Witch Hunters et The Bay avec des chroniques dédiées. En attendant voici mon classement des films découverts par ordre croissant d’appréciation :


The Crack d’Alfonso Acosta
The End de Jorge Torregrossa
Henge de Hajime Ohata
The Conspiracy de Christopher MacBride
Hansel & Gretel: Witch Hunters de Tommy Wirkola
The Complex de Hideo Nakata
Berberian Sound Studio de Peter Strickland
Toad Road de Jason Banker
Remington and the curse of the zombadings de Jade Castro
Dead Sushi de Noboru Iguchi
Grabbers de Jon Wright
Cloud Atlas de Lana Wachowski, Tom Tykwer et Andy Wachowski
Mamá de Andrés Muschietti
New Kids Nitro de Steffen Haars & Flip Van der Kuil
The Bay de Barry Levinson
You’re next de Adam Wingard
Ray Harryhausen – le titan des effets spéciaux de Gilles Penso
Retrouvez aussi les deux publications en cours de festival :
Gérardmer 2013 : coup d’envoi
Gérardmer 2013 : des créatures et du gore
De bien belles découvertes à ce gérardmer 2013.
Je compte sur votre sélection pour mes futurs films à voir
J’espère qu moins que vous avez profité du lac, des pistes de ski, et du Lido (pour boire un coup près du lac!)
Gerardmer est indiscutablement plein de charmes, mais le festival ne cassait pas 3 pattes à un canard cette année…
Dommage, il y a eu de bon cru, de bonnes projections de films de science fiction certaines années.
@El Gaffer : hélas, entre la pluie et la neige, nous n’avons pas eu le temps de nous consacrer à des activités locales en dehors des projections – et quelques godets de vin chaud !
C’est bien dommage…