[Critique] Captain America – First Avenger (Joe Johnston)

Premier sur le papier, dernier en salles. Captain America : First Avenger est l’un des premiers succès de Marvel Comics, apparu en 1941 à l’aube de l’engagement des Etats-Unis dans la Seconde Guerre Mondiale. Premier personnage du groupe des Avengers, le super-héros patriotique marque la dernière production Marvel au cinéma avant le tant attendu The Avengers – dont le teaser apparaît en fin de générique –, entre les mains de Joss Whedon (Buffy contre les vampires, Serenity).

L’Amerique triomphante

Dans un contexte économique vacillant, l’arrivée de Captain America au cinéma prête à sourire. Super-héros de la Seconde Guerre Mondiale, il représente à la fois la suprématie et la bravoure du peuple américain, mais se dresse également comme un symbole fort de persévérance et de pugnacité à un niveau universel : derrière le bouclier étoilé, sous la combinaison aux couleurs du drapeau ricain, il y a Steve Rogers (Chris Evans), qui, avant une expérience scientifique, n’était qu’un gringalet sans aucune chance de rejoindre l’armée. Prouesse du numérique, Evans se voit, dans la première partie du film, réduit à un être fluet, persécuté par les plus forts, mais doté d’une intelligence et d’un courage remarquables. Tout juste métamorphosé en montagne de muscles, Rogers sauve un enfant et empêche l’évasion d’un agent double. Une photo publiée dans un journal montrant Rogers avec un bouclier de fortune crée la légende, et pourtant, la route vers les fronts de batailles européens est encore loin.

Face au super-héros, devenu objet de propagande pour solliciter les américains à s’alléger de quelques dollars pour fournir du matériel aux troupes de l’Oncle Sam, une menace pire que le Führer émerge en Europe, au sein des troupes nazis : Johann Schmidt, joué par Hugo Weaving et dont le personnage évolue physiquement, comme Steve Rogers, pour devenir le Crâne Rouge. En tête d’une organisation scientifique secrète, connue sous le nom d’Hydra, Schmidt est possédé par un nihilisme absolu. Captain America : First Avenger dépeint un combat uchronique, introduisant un brin de science-fiction au cœur de la Seconde Guerre Mondiale. Si Joe Johnston ne trouve pas le ton parfait pour ce jaillissement de fantaisie – le personnage du Crâne Rouge crée une véritable fracture dans le cadre historique –, il monte, en bon artisan, des scènes d’action efficaces mais qui ne se dégagent pas d’évidentes références : Star Wars et Indiana Jones. Il faut préciser que Johnston a travaillé sur les effets visuels de quatre films de ces sagas, l’influence de ces standards, qu’il n’égale jamais, est d’autant plus naturelle.

Au sein de l’univers Marvel, Captain America : First Avenger se dégage de la simple présentation biographique grâce aux liens qu’il tisse avec un autre personnage : Iron Man. Steve Rogers collabore étroitement avec Howard Stark (Dominic Cooper), inventeur et futur père de Tony Stark, au caractère s’apparentant au célèbre Howard Hughes. Cette collaboration conduit Captain America à ressembler à une sorte de James Bond puceau – l’attirance mutuelle avec l’officier Peggy Carter manque de se concrétiser –, gonflé aux stéroïdes et affichant un sens du sacrifice dépassant tout patriotisme, une valeur trop souvent soulignée au cours du film. Honnête divertissement, bien rythmé, Captain America souffre d’une tare évitable : son exploitation en 3D. Bien qu’elle offre de belles sensations de profondeur dans certains espaces, la photographie du film perd en luminosité – sans atteindre la pénombre de Thor dans lequel certaines séquences devenaient illisibles. Dommage qu’encore une fois, la pompe à fric de la dimension de trop vienne affecter l’appréciation d’un film qui, sans rutilance, marque la victoire de Marvel sur DC Comics pour l’année 2011. Prochain affrontement sur le ring des super-héros en 2012 : The Avengers et The Amazing Spider-Man contre Batman : The Dark Knight Rises. Il va y avoir du sport…

3 étoiles

 

Captain America : First Avenger

Film américain
Réalisateur : Joe Johnston
Avec : Chris Evans, Hayley Atwell, Tommy Lee Jones, Sebastian Stan, Hugo Weaving, Stanley Tucci
Scénario de : Christopher Markus, Stephen McFeely, Joss Whedon
Durée : 123 min
Genre : Aventure, Action, Science-fiction
Date de sortie en France : 17 août 2011
Distributeur : Paramount Pictures France

Bande Annonce (VOST) :

Article rédigé par Dom

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15 commentaires

  1. Ce film fait parti de ceux que j’attendais cette année. En même temps tout les films marvel je les attends avec impatience ! J’ai bien aimé Thor, et contrairement à toi je n’ai pas trouvé le film trop sombre, après avoir vu Harry Potter et les reliques de la mort part-2 en 3D on trouve quasiment plus aucun film 3D sombre à vrai dire. Mais j’avoue que j’en ai un peu marre des films 3D, car même si ça reste assez « clair » l’image est assombri et les couleurs moins belles pour certains films. En tout cas la bande d’annonce en jette et j’ai hâte de pouvoir aller le voir.

  2. Je viens de lire dans un article très intéressant des Cahiers du Cinéma que la luminosité peut varier considérablement d’une salle à l’autre, tout dépend de l’ampoule utilisée dans le projecteur et de l’écran. La 3D, c’est donc très aléatoire (et en plus, ce n’est pas gratuit).
    Si tu as aimé les précédentes productions Marvel, il n’y a pas de raison que celle-ci te déplaise.

  3. la 3D, c’est juste un pretexte pour nous faire raquer quelques euros supplementaires. le cinema s’en passait tres bien jusque la, et n’en tire qualitativement aucun benefice, bien au contraire: moins de confort avec ces conneries de lunettes, baisse de la luminosité et colorimetrie par rapport au film en version 2D, souvent inconfort optique avant la fin du film, au minimum pour ceux qui supportent bien la 3D, bien avant pour d’autres dont je fais partie.

    bref, vivement que cette mode se passe, surtout qu’il est de plus en plus dur de trouver les films diffusés en 3D en version 2D.
    en plus je trouve toujours le terme de 3D completement abusif. Il ne s’agit pas vraiment de 3D, le film reste limité a un champ de vision restreint, mais plutot quelques effets de reliefs/profondeurs. La veritable 3D seulement moi ne viendra que lorsqu’on aura des projecteurs holographiques avec la possibilité de tourner autour d’une scene.
    mais ca impliquera une conception radicalement differente des films.
    ici le simple fait que ca soit le plus souvent effectué en post-prod montre qu’il s’agit bien d’un simple gadget aposé au film, bref rien de nouveau.

  4. Tu vises loin avec la projection holographique 😉 Personnellement, j’ai aimé voir Avatar en 3D, Tron : Legacy et Transformers 3 affichaient quelques bonnes séquences – et je tiens à souligner le quelques bonnes séquences – avec ce type d’exploitation, mais dans tous les autres cas, c’est d’une inutilité qui dépasse l’entendement ! Ce qui risque de se produire, à moyen terme, c’est une recrudescence du piratage des films : les gens ne souhaitant pas voir un film en 3D le téléchargeront.

  5. Je suis également plutôt contre la 3D c’est car je trouve que ça n’apporte pas spécialement aux film artistiquement parlant .Après le son aussi au début du cinéma n’apporté pas grand choses artistiquement et certain artistes comme Chaplin n’était pas du tout pour . Alors qui sait peut être que la 3 d apportera vraiment quelque chose ….

    Après il ne faut pas confondre Imax et 3D

  6. Pour avoir vu transformers 3 et Harry Potter Deathly Hallows P2 en 3D, dans un cas comme dans l’autre j’ai trouve que la 3D n’apportait vraiment rien.
    en fait la sequence de preparation a la 3D (le court passage pour verifier que les lunettes fonctionnent) offre un rendu bien plus convaincant que dans les films ou les defauts prennent largement le dessus sur l’absence de gain apporté.

    personnellement j’ai tenté d’eviter, et ai pu jusqu’a encore recemment, de voir les films diffusés en 3D. Mais ne pouvant pas voir TF2 et HP8 autrement qu’en 3D alors qu’ils étaient deux films que j’avais, ainsi que ma femme, envie de voir, nous n’avons pas eu le choix…

    Et il est bien la le probleme, on nous impose leur 3D dont on ne veut pas pour justifier le racket des quelques euros de plus que nous devons depenser pour nous sentir privilegiés de profiter de leur « technologie »…

  7. La 3D « qui fonctionne » c’est une avancé technologique évidente depuis le numérique et avant la 4D, il n’y a pas a être contre ou pour. Simplement pour les films réalisés dans un objectif 3D, il faut le faire directement au tournage, et pas en post-prod, sinon forcement c’est dégueulasse.

    Après que tout les films dit blockbuster qui sortent en ce moment soit mis en salles avec de la 3D post-prod, c’est normal, c’est justement des blockbusters, du film que tout le mon va allez voir, avec un seul objectif, rapporter le plus de tune possible, et la 3D y contribue pour les consommateurs de cinéma occasionnel sans accès illimités ou autre, car oui, c’est 1, 2, 3€… plus cher pour avoir droit de prendre les fameuses lunettes.

    Ensuite sur le « ça n’apporte rien », je suis a peu prêt persuadé que si tu demande a un ado de 16 ans qui est allez voir Transformers 3 ou même ce Captain America si ça ne lui a rien apporter, le mec va te rire au nez en te disant que c’est du pure kiff la 3D c’est le top. Et d’un point de vue spectacle, il aura raison, même si c’est simplement de la profondeur que le ressent souvant, sur les post-prod, bah ça augmente obligatoirement le coté immersif du film, et donc, ça suffit a produire son effet, et donc, les gens en redemandent.

    Sinon, Captain America, bof, ligne droite jusqu’à la fin sans aucune tension/émotion, bad guy inexistant, réalisation blasante, 1 « WTF » toute les 5 minutes.. Un blockbuster oubliable de plus a rajouter sur la LONGUE liste de cette année.

    Mila Jogovich

  8. Hello,
    Je suis plutôt d’accord avec Mat. Beaucoup de gens attendait de voir en 3D au cinéma ce qu’on voit en 3D dans les parcs d’attractions (seule 3D accessible jusqu’il y a quelques années). Du coup quand c’est venu dans les salles de cinéma, tout le monde a été un peu déçu par ce manque d’effets du style de ceux qu’on voit dans chéri j’ai rétréci le public à DisneyLand Ressort Paris. Déçu à juste titre. Maintenant comme le dit Mat, c’est certain qu’il y a un côté immersif plus important. Pour ma part, j’oublie plus vite le cadre de salle de cinéma quand je vais voir un film en 3D.
    Maintenant Ko_porter a également raison, il y a un inconfort par le champs de l’écran qui limite la 3D, le fait que certains ne supportent pas les lunettes,…
    Mais au final je pense que c’est plus qu’un effet de monde. Je pense que la 3D va se développer. Comme le signale Romain avec le son au cinéma. Il n’est pas qu’un apport technologique mais il a obligé les acteurs, les réalisateurs, metteurs en scènes,… à modifier leur travail.
    La 3D vivra certainement la même chose, pour l’instant c’est un outil technologique mis au service du cinéma mais le monde du cinéma ne s’est pas encore adapté à celui-ci en transformant les « codes et règles » qui le régissent actuellement. Maintenant ce qu’il en deviendra, je ne suis pas clair voyant pour le dire 😉

  9. Eh oui Romain, il ne faut pas confondre IMAX et 3D, le premier est génial, propose une image exceptionnelle et riche en détails, tandis que l’autre, au nom d’une pseudo immersion – et souvent de jets débiles au visage du spectateur – ruine l’esthétique des films.
    Question thune, la 3D est une manne incroyable, il faut voir le succès du dernier Harry Potter au box office (ou même du dernier Pirates des Caraïbes), gonflé à bloc par la taxe du relief. Ces grosses productions en 3D dépassent le milliard de dollars de recettes, avant même leur exploitation en DVD & Blu-ray.
    On devrait mesurer l’importance d’un succès en salles au nombres de places vendues et non aux billets verts engendrés…

  10. Contrairement à NiNe Gorman, je n’attendais pas du tout ce film, pour deux raisons :
    – Je n’ai jamais été fan de Captain America: il symbolise trop le patriotisme angélique US, puant au possible ;
    – Chris Evans, ou comment flinguer la suspension d’incrédulité: je sais pas ce qu’ils ont fumé chez Marvel, mais ils se sont pas rendus compte que sieur Evans était déjà la Torche dans leurs 4 Fantastiques ? Bon d’accord, les 8 fantastiques (ben quoi ? 2 films, donc 4×2=8…)sont à oublier, mais quand-même… Vous imaginez Robert Downey Jr dans le rôle de, disons, Thor après Iron Man, ou Tobey Maguire en Daredevil ? Moi non plus.
    La lecture de ta critique m’a conforté dans mon envie de NE PAS aller le voir !

    Pour le match 2012, pour moi y’a pas photo : ce sera une année Batman. Entre un Spider-Man inutilement rebooté avec un acteur qui, physiquement, ne colle pas au héros et un Avengers qui souffrira certainement du syndrome X-Men (multiplication, donc par extension sous-exposition des personnages principaux) je pense que je serai encore décu par Marvel l’année prochaine. Mais bon, wait and see, comme ils disent chez la loutre atlantique…

    Concernant la somme supplémentaire à débourser pour les films en 3D, il faut savoir qu’elle correspond à la location des lunettes, pas au film en lui-même. Si vous venez avec vos propres lunettes, vous n’avez pas à payer cette plus-value.

  11. @Bfg666 : en effet, The Avengers risquent d’être un jolie galerie avec des personnages de décoration ! Par contre, j’ai vraiment envie de découvrir le nouveau spiderman et, bien sûr, la conclusion à Batman.
    Par contre, il me semble que dans la plupart des cinémas, lunettes ou non, il faut payer 2€ supplémentaires. Hier encore, je suis allé voir La Grotte des rêves perdus (je reviendrais dessus très vite) : 2€ de supplément pour la 3D, et un euro de plus si l’on ne possède pas de lunettes.

  12. Oui effectivement, j’ai appris récemment que chez Pathé, le supplément se partage entre les lunettes et la projection. Pour ma part, j’ai plutôt l’habitude des salles UGC et chez eux, le supplément ne concerne que la location des lunettes. A bon entendeur…

  13. Pour Captain America, j’attendais de le voir avec impatience. Mais ce film m’a déçue. Dès que Steve Rogers devient le fameux Captain America, les combats s’enchainent et n’en finissaient plus… C’est ce qui m’a un peu lasser… J’ai décrochée du film. Pourtant j’aime beaucoup les films d’action, de guerre, ect… Mais là, c’était un peu trop. Voilà. 🙂

  14. J’ai finalement vu le bousin en DivX et je crois que j »aurais mieux fait de m’abstenir. En effet, à ce niveau d’incompétence, ça confine au pathétique !
    Outre le problème de suspension d’incrédulité que j’avais déjà évoqué dû à monsieur la Torche dans le rôle-titre, les bourdes s’amoncellent : un scénario désastreux à peine digne de l’affligeant Daredevil de Ben Affleck, une reconstitution pseudo-historique aux fraises tout bonnement ridicule, des nazis d’opérette qui donnent plus envie de les consoler que de les craindre, des costumes (celui de Cap’ en tête) affreux au rendu ultra-plastique kitchissime (tout comme l’ensemble de l’esthétique du film, d’ailleurs), du bourrinage d’action grandiloquent, le tout dégoulinant d’un ultra-patriotisme US rappelant les pires heures du cinéma hollywoodien des années 80…
    La goutte d’eau qui fait un tsunami dans le vase étant le personnage de Crâne Rouge : D’abord Hugo Weaving, que j’aime beaucoup d’habitude, nous délivre une « prestation » se limitant à une mauvaise caricature de ses personnages de bad guy. Et surtout, je rappelle qu’il est censé avoir le crâne écorché vif. Ca devrait être crade et sanguinolent et au final il a une tête de bubble-gum prémâché et violacé qui m’a juste fait éclater de rire au premier regard…

    ‘Nuff said.

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