Critique : La Rafle (Roselyn Bosch)

La Rafle
Film français
Réalisatrice : Roselyne Bosch
Avec : Mélanie Laurent, Jean Reno, Gad Elmaleh, Hugo Leverdez, Sylvie Testud
Scénario de : Roselyne Bosch
Directeur de la photographie : David Ungaro
Monteur : Yann Malcor
Durée : 115 mn
Genre : Drame, Historique
Date de sortie en France : 10 Mars 2010

 

 

 

Synopsis :

Paris, le 16 Juillet 1942, la police française rafle 13 000 juifs pour les entasser dans le Vélodrome d’Hiver. Ils seront ensuite conduit au camp de Beaune avant d’être envoyés vers les camps d’exterminations allemands. Vingt-cinq personnes survécurent.

Bande-annonce :

 

 

Critique
La Seconde Guerre Mondiale n’a pas fini de révéler au grand écran ses héros, ses salops, ses atrocités et victimes. En 2009, Robert Guédiguian avait rendu hommage à Manouchian et son groupe de résistants immigrés tombés pour la France dans L’Armée du Crime. Ici, Roselyne Bosch s’attaque un autre événement sombre et inhumain avec la rafle du Vel’ d’Hiv’.
Reconstitution saisissante.
Images d’archives, Paris occupé. « Paris, c’était la gaieté, Paris, C’était la douceur aussi » chante Edith Piaf. Nous voilà au coeur de la capitale, été 1942, les juifs portent l’étoile jaune sur leurs vêtements, près du coeur, et le pire est à venir…
Découpé en trois parties distinctes – le prologue, la rafle conduisant au Vélodrome d’Hiver et enfin le camp de Beaune, dernière étape avant la déportation vers les camps –, le film ne s’intéresse pas seulement aux victimes, mais aussi aux décisionnaires – bourreaux –, en remontant jusqu’à Hitler.

Une qualité majeure de ce film est de porter à l’écran le Vélodrome où les juifs furent parqués plusieurs jours comme du bétail, sans nourriture ; ainsi que le camp de Beaune, similaire à un camp de concentration dans sa structure – baraques en bois, miradors, barbelés. La collaboration est souvent tabou, la déportation en découlant l’est encore plus, et pourtant, la triste réalité est là, sous nos yeux. Grâce à un long travail de documentation, Rose Bosch nous livre un récit qui fourmille de détails véridiques, soutenu par des décors et costumes de qualité, faisant de La Rafle une réussite sur le plan historique.

Mélodramatique, et alors ?
La nature des évènements amène à montrer en plus de la barbarie de l’entreprise, la souffrance d’innocents au travers d’actes cruels et de séparations tragiques. Et c’est là où Roselyne Bosch va diviser : son seul moyen de créer l’émotion est de multiplier les séquences mélodramatiques, mettant souvent en scène des enfants, qui sont au centre du récit. Cependant, cet excès qui ne prouve qu’une incapacité à susciter l’émotion avec une expression filmique réfléchie, n’est en aucun cas agaçant. Malgré cette maladresse, il serait injuste de dénigrer les qualités de la reconstitution, appuyée par des interprétations convaincantes. Saluons Mélanie Laurent – qui replonge avec Denis Ménochet dans la Seconde Guerre Mondiale après l’insolent Inglourious Basterds de Tarantino –, dans le rôle d’Annette Monod, une infirmière ayant déplacé ciel et terre pour aider ces gens expédiés vers la mort sans états d’âme. Jean Reno et Gad Elmaleh sont sobres et justes, et dans l’ensemble, personne ne vient plomber la crédibilité des scènes.
Un final quelque peu dissonant.

Larmoyant au plus au point, étirant le Clair de Lune de Claude Debussy, le final est chargé d’un sens difficile à cerner et aurait sans aucun doute gagner en poids à se débarrasser d’un épilogue après la libération qui ne semble plus assumer entièrement l’horreur de ce qui a été dépeint. Le texte explicatif final, aurait amplement suffi pour conclure.

Conclusion
La Rafle est un témoignage poignant d’une atrocité qui fut longtemps passée sous silence et de ce fait, on lui pardonnera ses maladresses formelles pour garder en tête sa sincérité, son soucis du détail et son aspect pédagogique.
Note : 7/10
Article rédigé par Dom

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5 commentaires

  1. Merci pour ta critique.
    La nécessité de l'œuvre n'est pas mise en doute mais il manque un quelquechose permettant de trouver une liste de schindler française !

  2. Eh oui, tout le monde n'a pas le talent d'un Steven Spielberg !

  3. Ta critique m'encourage vraiment à le voir ! J'essaierai de trouver un moment dans les semaines à venir pour voir ce que ça donne !

  4. Essaie de profiter du printemps du cinéma, les places sont à 3,50€ jusqu'à Mardi soir.

  5. ce film m a fait pleurer,je suis arabe et j ai toujours aimé et respecté les juifs.Faire du malà des enfants est indescriptibe merci pr tout

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